On dit de l’Australien Peter Singer qu’il est le philosophe vivant le plus influent au monde. Sa philosophie morale utilitariste pourrait se résumer ainsi : « S’il est en notre pouvoir d’éviter que des choses mauvaises arrivent, sans pour cela sacrifier quoi que ce soit d’importance morale comparable, nous devons, moralement, le faire. » L’utilitarisme repose sur l’idée qu’il est de notre devoir de maximiser le bien sur terre, et Singer est célèbre pour avoir étendu cette idée à la prise en compte des intérêts des animaux. Son livre La Libération animale (Evergreen, 1975) est reconnu comme le fondement philosophique du mouvement antispéciste. Il est aussi connu pour ses prises de position controversées sur l’euthanasie.

Son texte Famine, Affluence and Morality (« famine, richesse et moralité », essai non traduit, 1972) a inspiré un autre mouvement philanthropique appelé « altruisme efficace », qui suppose de pratiquer la charité de la façon la plus rationnelle possible, en essayant de se détacher de ses émotions. Il donne une large partie de ses revenus à des organisations choisies pour leur efficacité. Il fut professeur émérite de bioéthique à Princeton, aux Etats-Unis, jusqu’en juin. Il vit aujourd’hui à Melbourne (Australie). A 78 ans, il continue d’écrire, et anime un podcast intitulé « Lives well lived », « les vies bien vécues ».

Comment envisagez-vous votre mort ?

Je pense qu’elle est un fait important de notre vie. Si nous étions immortels, même si nous ne devions vivre que cinq cents ans, nous aurions une vision très différente de notre vie. Je me souviens que, lorsque j’étais enfant, quelqu’un parlait du prochain millénaire et je me disais : « Waouh, l’an 2000 ! J’aurai 56 ans. Vais-je vraiment vivre aussi longtemps ? »

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