L’Iran a convoqué le chargé d’affaires français à Téhéran, a rapporté un média d’État ce dimanche.
Téhéran entend ainsi protester contre les propos « insultants » de Paris, après la consécration au Festival de Cannes du cinéaste dissident Jafar Panahi.

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Samedi, la Palme d’or du Festival de Cannes a été remise au cinéaste iranien dissident Jafar Panahi. Ce dimanche 25 mai, l’Iran a convoqué le chargé d’affaires français à Téhéran pour protester contre les propos « insultants » de Paris après cette consécration, a rapporté un média d’État. « Suite aux propos insultants et aux allégations infondées du ministre français des Affaires étrangères à l’encontre de l’Iran, le chargé d’affaires à Téhéran a été convoqué au ministère », a indiqué l’agence officielle Irna.

Dans un message sur X lié à la Palme d’or, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, avait critiqué « l’oppression du régime iranien ». « Dans un geste de résistance contre l’oppression du régime iranien, Jafar Panahi emporte une Palme d’or qui ravive l’espoir pour tous les combattants de la liberté, partout dans le monde », a-t-il écrit, provoquant l’ire des autorités en Iran.

L’Iran condamne « l’utilisation abusive par le gouvernement français » du Festival de Cannes « pour faire avancer son agenda politique contre la République islamique », précise Irna. 

Une Palme d’or passée sous silence en Iran

Jafar Panahi, 64 ans, a reçu la Palme d’or pour son film Un simple accident, un brûlot politique dans lequel d’anciens détenus sont tentés de se venger de leur tortionnaire. Au mépris des lois de la République islamique, plusieurs de ses actrices apparaissent sans voile. Critique du pouvoir, Jafar Panahi a été incarcéré à deux reprises en Iran : 86 jours en 2010 et près de sept mois entre 2022 et 2023. 

Dimanche, aucun responsable n’a commenté la deuxième consécration à Cannes d’un Iranien, après celle d’Abbas Kiarostami pour Le goût de la cerise en 1997. Des quotidiens réformateurs ont rapporté en ligne de façon factuelle la victoire du cinéaste, sans la commenter, tandis que la plupart des médias ont fait l’impasse sur ce sujet. La télévision d’État a ainsi sous silence la Palme d’or, mettant l’accent sur le Festival du film de la Résistance, un événement officiel qui prime des œuvres pro-palestiniennes ou sur la guerre Iran-Irak (1980-1988).

Le réalisateur doit rentrer ce dimanche en Iran, un retour, a-t-il déclaré à l’AFP, qui ne lui fait « pas du tout » peur. « Les voyageurs rentrent chez eux », a-t-il écrit dimanche sur Instagram, accompagné d’une photo de lui et de l’équipe de tournage. 

J.F. avec AFP

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