- Ce samedi, la quasi-totalité des pharmaciens de France sont en grève.
- La profession est vent debout contre une limitation des marges sur les médicaments génériques.
- Les patients doivent s’adapter pour trouver une officine ouverte, constate ce reportage de TF1.
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Le 13H
Si vous aviez besoin d’un médicament ce samedi 16 août, vous n’avez probablement pas été accueilli par votre pharmacien, mais par un rideau baissé. Jusqu’à 92% des établissements resteront fermés dans certains départements. Plusieurs syndicats de pharmacies et d’officines, rejoints par différentes organisations, ont appelé à cette journée de protestation nationale. Sur les 13 pharmacies de la ville de Sainte, par exemple, onze sont aujourd’hui fermées. Pour les patients, cela demande forcément de l’anticipation, comme on le voit dans le reportage du 13H en tête de cet article. « Ma pharmacie est fermée et j’ai besoin de ce médicament, donc je viens à celle-ci »
, explique ainsi une patiente au micro de TF1.
Ces officines qui sont déjà en tension financière vont devoir fermer.
Ces officines qui sont déjà en tension financière vont devoir fermer.
Grégory Tempremant, pharmacien et représentant syndical USPO Nord
À Royan, Valérie Linxe proteste, elle aussi, contre la nouvelle mesure. Mais face à l’afflux de clients et notamment de touristes, elle a finalement choisi de maintenir son magasin ouvert. « Le bassin de population ici avec la fréquentation estivale est multiplié par dix. Et donc si aujourd’hui, on est fermé, malheureusement la population de Royan va souffrir de cette fermeture »
, estime-t-elle.
Manque à gagner sur les génériques
Pourquoi la plupart des pharmaciens sont-ils en colère ? Lorsqu’une pharmacie achète des médicaments génériques à un laboratoire, elle profite de remises commerciales. Or, pour réduire les dépenses de la Sécurité sociale, l’État veut les plafonner. De 40% aujourd’hui à 30% dès la rentrée, et même à 20% d’ici à 2027. Selon les syndicats, le manque à gagner pour une officine serait en moyenne de 20.000 euros par an. Ils redoutent les conséquences pour les plus petites structures.
« Ces officines qui sont déjà en tension financière vont devoir fermer. Et pour d’autres officines, ça sera du licenciement d’au moins une personne. Donc, ça sera un service pharmaceutique de qualité et de proximité qui sera entravé »
, analyse Grégory Tempremant, pharmacien à Comines et représentant syndical USPO Nord.
Dans certains départements comme le Gers ou les Bouches-du-Rhône, près de 90% des pharmacies sont aujourd’hui fermées. Pour connaître celles qui restent ouvertes, vous pouvez appeler le numéro audiotel payant 3237. Les professionnels du secteur mènent déjà une grève illimitée des pharmacies de garde depuis le 1er juillet. En outre, l’Uspo a annoncé que le mouvement va se durcir dès la rentrée avec de nouvelles journées de fermeture nationale prévues. À noter qu’en cas de besoin urgent d’un médicament, certaines agences régionales de santé répertorient sur leur site internet les pharmacies ouvertes ou réquisitionnées.