Gendarmes ou policiers peuvent être parfois amenés à défoncer la porte d’un appartement par erreur.
TF1 a recueilli le témoignage de Tanja Miletic, dont le logement a été récemment perquisitionné par erreur par le GIGN.
L’indemnisation est souvent un parcours semé d’embûches.

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LE WE 20H

Tanja Miletic n’en revient toujours pas. L’appartement qu’elle possède à Vierzon (Cher) est méconnaissable depuis une opération musclée menée sur place par les gendarmes du GIGN. « Les portes ont été forcées, deux fenêtres ont été explosées, deux volets roulants sont hors service, il y a également quelques trous dans les murs », explique-t-elle dans la vidéo en tête de cet article.

En pleine course contre-la-montre, les forces d’élite tentaient alors de retrouver vivant David Balland, un riche homme d’affaires pionnier des cryptomonnaies kidnappé avec son épouse. Les enquêteurs pensaient à ce moment-là que l’appartement de Tanja Miletic avait pu être loué par les ravisseurs, mais il s’agissait d’une mauvaise piste. 

La facture est très salée pour la propriétaire des lieux. « J’ai reçu un premier devis pour la réparation qui se chiffre à quasiment 20.000 euros. À cela je dois rajouter les frais de mise en clôture car j’ai dû bien évidemment sécuriser les lieux. Ces frais-là sont plus de 1.200 euros », explique la jeune femme. « J’ai dû débourser la totalité de mes liquidités de sécurité que j’avais de côté. »

Peu de temps après leur intervention, les gendarmes ont réussi à retrouver la trace des otages et à les libérer. Tanja Miletic, elle, doit donc payer plus de 20.000 euros de réparation, en réglant dans un premier temps la facture avec ses propres économies. « Je n’ai aucun problème avec l’intervention des forces de l’ordre, je respecte leur action. Ce qui me gêne c’est l’après : de nombreux témoignages m’expliquent que le remboursement peut prendre un an voire deux ans. J’ai même des témoignages expliquant que des personnes n’ont jamais été remboursées et qu’elles ont fini par abandonner », s’inquiète-t-elle. 

Près de 600 indemnisations en 2024

Cette affaire est loin d’être unique : en 2024, en France, 589 personnes ont dû être indemnisées pour des perquisitions menées à la mauvaise adresse. Le préjudice pour l’État se chiffre à plus de 1,3 million d’euros. Les compagnies d’assurance refusent systématiquement de rembourser les dégâts.

En Bretagne, la porte d’un couple a été fracassée par des hommes du Raid qui pensaient tomber sur des dangereux trafiquants de drogue. Un an et demi plus tard, les retraités victimes de cette erreur n’ont pas reçu un seul centime de l’État. Le ministère de la Justice a récemment créé une plateforme en ligne pour faire face à ces désagréments. Objectif :  simplifier les démarches administratives kafkaïennes et accélérer les remboursements autant que possible. 


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Georges BRENIER, Théo THOMAS, Emma ALONSO

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