Le Vendée Globe de Tanguy Le Turquais se poursuit non sans galères.
Au cours de sa cinquième semaine de compétition, le navigateur a dû effectuer quelques réparations essentielles.
Le skipper de Lazare nous confie son sixième journal de bord.

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Le Journal de bord de Tanguy Le Turquais

Au cours de sa cinquième semaine de Vendée Globe, Tanguy Le Turquais naviguait à mi-chemin entre l’Afrique et l’Australie tout en maintenant sa 21ᵉ position. Dans cette zone, la skipper de Lazare était en approche des îles Kerguelen, un endroit fortement craint par les marins. « C’est vraiment le bout du monde. On est vraiment dans des endroits hostiles. J’ai l’impression de passer un petit peu sur la pointe des pieds pour que la mer et les vagues et le vent me laissent passer tranquillement », raconte le navigateur. Mais pour la tranquillité, il faudra attendre encore : « Ça n’a pas été le cas d’ailleurs. Cette semaine, j’ai eu beaucoup de galères. »

Problèmes de voiles à bord de Lazare

J.29 Première galère de cette semaine mouvementée pour Tanguy Le Tuquais, la perte d’une voile : « J’ai la mule qui est une voile qui était très pratique dans la tempête, qui a rendu l’âme dans un grain. » À choisir, il valait peut-être mieux que ce ne soit que cette mule : « Je pense qu’il y a quelque chose qui devait casser. Tant mieux que ça soit une voile plutôt que le mât ».

J.30 Sans mule, Tanguy Le Turquais utilise beaucoup plus le J2, sauf que là aussi, il doit faire face à une nouvelle galère : « J’ai eu une petite déchire dans le J2 sur la chute. Le J2, c’est une voile que je ne peux pas descendre. C’est une voile qui est sur le cap structurel du gréement. Donc, il va falloir que je monte dans le mât. » Si le navigateur avait déjà eu à grimper le long de son mât dans l’Atlantique, cette fois-ci les conditions sont différentes : « L’état de la mer, ce n’est pas la même. Je suis un peu dans l’impasse là. »

J.31 Le lendemain, heureusement, le vent s’est calmé et offre une opportunité à Tanguy Le Turquais de réparer son J2 : « Il y a peut-être moyen de réussir l’opération sans trop se faire secouer ». Après avoir préparé le matériel pour réparer la déchirure, le skipper de Lazare, fait son ascension dans une mer loin d’être calme : « Je suis monté dans le mât quand même avec une mer comme celle-là. Je suis assez satisfait. Peut-être un petit peu bête aussi, mais c’est fait. » Fier de ce qu’il vient d’accomplir, Tanguy Le Turquais nous montre la réparation, visualisable par un patch noir sur la chute du J2. « On ne va pas se mentir, ce n’est pas incroyable. Il va falloir que je remonte probablement. »

Moral intact, mais frustration passagère

J.33 Il se passe toujours quelque chose pendant un tour du monde à la voile en solitaire. Après les voiles, Tanguy Le Turquais fait face à un problème plus technique : « Petite fuite de gasoil à bord de Lazare. Disons que je me suis mis sur la tranche plusieurs fois. Et du coup, il y a du gasoil partout qui a fui par les vents. » Outre l’odeur du carburant, le gasoil, « ça glisse » explique le navigateur bien obligé de nettoyer. 

Ces galères et petits désagréments n’entament pas le moral de Tanguy Le Turquais qui confie que « tout va bien à bord de Lazare. Ça fait cinq semaines que je suis en mer sur le Vendée Globe, au milieu d’une dépression australe dans l’océan Indien. J’ai été obligé de laisser un peu la compétition de côté pour réparer mon bateau. C’est très frustrant pour le compétiteur que je suis, mais ça fait complètement partie du jeu. Je suis heureux d’être ici. »

Il en profite aussi pour profiter de ce que la nature, même parfois hostile, lui offre : « C’est vraiment des paysages incroyables. C’est très poétique toutes ces lumières, tous ces oiseaux, toutes ces vagues. Moi, j’aime beaucoup. » La compétition revient néanmoins rapidement et Tanguy Le Turquais pointe son prochain objectif : « Normalement, dans une semaine, je vais passer le cap Lewing, si tout va bien. Mon deuxième cap sur ce Vendée Globe et j’ai hâte. Donc, voilà, c’était une semaine qui m’a fait basculer dans un autre mood. Un mood d’aventurier, je dirais. »


Olivier CORRIEZ

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