La fille de François Bayrou a révélé mardi avoir été victime, adolescente, de violences lors d’un camp d’été.
Hélène Perlant a assuré n’avoir jamais parlé de cette agression à son père.
Invitée sur France Inter ce jeudi matin, elle a expliqué avoir voulu se faire « recenser comme victime ».

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Violences et abus sexuels au collège-lycée de Bétharram

La révélation a provoqué une onde de choc. Alors que le Premier ministre doit être interrogé par la commission d’enquête parlementaire le 14 mai sur ce que l’on appelle « l’affaire Bétharram », la fille ainée de François Bayrou a révélé avoir été victime, à l’âge de 14 ans, de violences physiques, dans une interview à Paris Match. Des faits qui auraient été commis par un prêtre aujourd’hui décédé lors d’un camp d’été organisé par la même congrégation que celle gérant l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques). 

Hélène Perlant, professeure de lettres en classe prépa au lycée Camille-Jullian de Bordeaux, a assuré dans le même temps ne jamais avoir parlé de cette agression à son père. Invitée sur France Inter ce jeudi 24 avril aux côtés d’Alain Esquerre, porte-parole de l’association des victimes de Notre-Dame-de-Bétharram et auteur du livre « Le Silence de Bétharram » dans lequel elle témoigne, elle a expliqué avoir voulu se faire « recenser comme victime ». 

« Ce récit, je l’offre à Alain premièrement pour me faire recenser. J’avais envie de poser ce geste » a expliqué la professeure qui a témoigné tout son soutien aux victimes de la congrégation. « Je voulais me dire : j’y suis, j’en suis de Bétharram.(…) Une victime quelconque parmi d’autres. (…) Victime quelconque et fille du Premier ministre », a-t-elle poursuivi. 

« J’ai été obligée de lui dire »

Sur la radio, Hélène Perlant a répété que son père, figure politique locale et ministre de l’Éducation nationale à l’époque d’une partie des faits n’avait jamais rien su. « Il est le père d’une victime, ce qu’il ne savait pas », a-t-elle soutenu. « J’ai été obligée de lui dire parce que Le Canard enchaîné l’a contacté. On avait l’intention de ne pas le dire », a ajouté celle qui estime qu’on « est persuadé d’avoir été victimes seuls ». « Je n’ai rien dit à personne, pas à moi-même. Je sais que j’ai été agressée. Pourquoi je n’ai pas quitté ce groupe ? Pourquoi je n’ai pas porté plainte ? (…) Il a fallu tout le livre d’Alain [Esquerre] pour que je comprenne comment cela ça fonctionnait », a encore raconté la fille de François Bayrou.

Mercredi, le Premier ministre a affirmé que sa fille ne lui avait « jamais parlé » de ces violences. « En tant que père de famille, ça me poignarde le cœur. (…) Qu’on ne l’ait pas su et que des dérives de cet ordre aient eu lieu, pour moi, c’est presque insupportable », a répondu le Premier ministre lors d’un point-presse à l’issue d’une visite de l’établissement pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). « Lui, comme les autres, ne pouvait pas comprendre, car ça ne fonctionne pas comme ça. On a tous des yeux, sauf qu’on l’a tellement sous les yeux que l’on ne voit rien », a justifié Hélène Parlant.

A.S

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