« J’ai peur pour mes enfants » : les habitants d’Avignon sidérés par une nouvelle fusillade en pleine rue

Une fusillade entre deux bandes rivales de part et d’autre d’un tramway en service s’est déroulée dimanche à Avignon.

Selon la police, les deux groupes d’individus se sont tirés dessus sur fond de trafic de stupéfiants.

Ce lundi, tous les chauffeurs de tram et de bus font valoir leur droit de retrait.

« La folie mon frère, ça titre pendant le Ramadan. C’est une dinguerie ! » À Avignon, les riverains sont sidérés par la scène à laquelle ils viennent d’assister, comme on l’entend sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux visible au début du reportage de TF1 en tête d’article. Ils commentent une fusillade survenue dimanche 2 mars en plein après-midi dans le quartier de la Rocade. 

Un jeune homme ayant assisté à l’échange de coups de feu nous décrit la scène : « Il y a un T-Max, il est passé en face de la ligne. Et puis il a tiré à coups de rafale sur des jeunes. Ensuite, il est ressorti pour un café et comme il est ressorti du café, il s’est fait allumer à la Kalachnikov. »

Le chauffeur est en état de choc

André Sabila, représentant syndical-FO Transports

À l’intérieur du tramway circulant au moment de la fusillade, des voyageurs paniqués se sont jetés au sol. Quant au chauffeur de la rame, il a continué à circuler en grillant les feux de signalisation. « Il est en état de choc, bien entendu, parce que la scène qu’il a vue hier, il ne l’avait jamais vue, donc il est quand même traumatisé par ce qu’il a vu », assure André Sabila, représentant syndical-FO Transports. Conséquence, tous les bus et tramways sont à l’arrêt ce lundi matin. Les chauffeurs exercent leur droit de retrait. 

Selon la police, deux groupes d’individus se sont tirés dessus sur fond de trafic de stupéfiants. Ils sont toujours activement recherchés. Ce lundi matin, les habitants sont encore abasourdis. « La Rocade, c’est pas comme avant. Ça fait quand même 26 ans que j’habite ici. Il n’y avait pas tous ces problèmes-là. Et aujourd’hui, c’est vrai, j’ai peur pour mes enfants. En fait, j’ai peur pour tout le monde », confie une habitante. 

Aucune victime n’est à déplorer. C’est la troisième fois que des tirs surviennent à la Rocade en dix jours. « On voit que c’est prégnant sur le Vaucluse, à Avignon bien sûr puisque l’épicentre est la ville principale. Mais on voit que ça s’attaque un peu de partout, voire même en secteur gendarmerie », observe Claude Simonetti, représentant du syndicat de la police nationale Unité dans le Vaucluse. 

En 2024, six homicides liés au trafic de drogue ont eu lieu dans le Vaucluse, deux fois plus que l’année précédente.