Artiste la plus récompensée de l’histoire des Victoires de la musique classique, la comédienne et chanteuse Natalie Dessay, 59 ans, se verra remettre, mercredi 5 mars, une Victoire d’honneur classique pour l’ensemble de sa carrière. Celle que Le Monde présentait, en 2013, comme « l’une des plus belles révélations de ces vingt dernières années, une colorature aux aigus infaillibles, la pureté du laser, la sensualité du fruit », alors qu’elle quittait l’opéra, se produira en avril à la Philharmonie de Paris, dans la comédie musicale Gypsy.

Je ne serais pas arrivée là si…

… Si ma prof de piano, aussi nulle que moi en piano, mais ancienne choriste au Grand Théâtre de Bordeaux reconvertie en bouchère-charcutière par la grâce du mariage, ne m’avait pas dit un jour : « Tu ne veux pas qu’on fasse plutôt du chant ? » Je n’ai plus le souvenir précis de ce moment charnière, mais j’ai dû répondre quelque chose comme : « D’accord. Ce sera toujours moins barbant que ce cours de piano ! » Et ce fut, non pas une révélation, mais la découverte d’une voix souple, qui montait facilement dans les aigus, et d’une activité disons… agréable.

Pas plus ?

Non. Ni coup de foudre ni illumination. J’avais 17 ans, je rêvais d’être actrice. Le chant classique m’est simplement apparu comme un truc sympa, pas du tout à la mode, mais qui me permettait de me distinguer de mes camarades de lycée et de me faire un peu mousser, avant d’intégrer le conservatoire de Bordeaux dans la section théâtre.

Vous rêviez donc d’être sur scène ?

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