Le 7 janvier 2023, Lucas s’est suicidé à l’âge de 13 ans, après avoir été victime de harcèlement à l’école.
Depuis, sa mère se bat pour que ce harcèlement scolaire soit reconnu par la justice.
Elle tente également de sensibiliser pour mettre fin à ce « fléau » qui touche les jeunes générations.
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Le fléau du harcèlement scolaire
Séverine souhaiterait que personne n’oublie le sourire de son fils. « Lucas, c’était un petit garçon solaire, rayonnant, plein de vie, avec plein d’ambitions. Le rayon de soleil de ma famille, de mon entourage », décrit dans le reportage en tête de cet article la mère qui a perdu son fils de 13 ans, Lucas, le 7 janvier 2023. Le jeune garçon s’est suicidé, victime de harcèlement scolaire.
Je serai toujours en colère contre l’établissement
Je serai toujours en colère contre l’établissement
Séverine Vermard
Tout commence lorsqu’il arrive dans un collège des Vosges, suite à un déménagement. « Là, c’est la descente aux enfers parce qu’il a tout de suite été pris à partie, il a tout de suite été insulté. Tout de suite, le harcèlement a commencé. Ça a été tout de suite des insultes homophobes, de classe sociale, sur son niveau scolaire… C’était l’intello, c’était le cassos… », se remémore Séverine Vermard, encore endeuillée.
Depuis, la femme, qui a créé l’association de lutte contre le harcèlement LUNAH (Liberté, unité, non au harcèlement), blâme la direction du collège, qui n’a pas réagi. « Je suis en colère, oui, je suis en colère, je serai toujours en colère contre l’établissement. Parce qu’ils sont censés protéger nos enfants, on leur confie pour la journée. Je suis en colère parce qu’ils ne l’ont pas aidé, ils ne l’ont pas écouté, ils ne l’ont pas soutenu et ils ne l’ont pas cru », martèle la mère.
Depuis le suicide de Lucas, Séverine Vermard n’a cessé de se battre auprès de l’Éducation nationale pour faire reconnaitre ce harcèlement. À travers l’association qu’elle a lancée, elle accompagne par ailleurs d’autres familles qui sont confrontées au phénomène. « Je veux surtout pas qu’il y ait d’autres Lucas, d’autres Lindsay, d’autres Nicolas, d’autres MavaChou… Voilà, on souffre assez. Stop, il faut vraiment que ce fléau s’arrête », souhaite la quarantenaire, autrice d’un livre, intitulé « Lucas, symbole malgré lui ».
Son combat est également judiciaire. Quatre collégiens condamnés en première instance ont finalement été relaxés en appel des faits de harcèlement. « C’est horrible parce qu’on se dit ‘mais on ne lui rend pas justice’. C’est incompréhensible. Mais je me battrai et je lui rendrai justice. Je ne lâcherai pas et je lui dois de toute façon. Parce que je n’ai pas réussi à l’aider quand je pouvais, quand il était encore à nos côtés », finit Séverine Vermard, la voix légèrement brisée par la peine. Elle attend désormais la décision de la Cour de cassation.