Il y a un an, à Bordeaux, 16 personnes ont été victimes de botulisme après avoir consommé des sardines en conserve mal stérilisées.
Le JT de TF1 a recueilli le témoignage de l’une d’entre elles qui souffre encore de lourdes séquelles.
Elle s’exprime pour la première fois.

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Botulisme à Bordeaux : un mort et plusieurs personnes hospitalisées

Sandrine ne peut porter son épais dossier médical que du bras gauche, l’autre n’a plus de force. « Il y a tout qui est consigné. Toutes les séances de kiné, tout mon parcours à l’hôpital, que ce soit en réanimation, en rééducation », témoigne-t-elle dans le reportage ci-dessus. Un an après son intoxication, la souffrance l’empêche toujours de dormir. « J’ai vraiment toutes ces douleurs qui me prennent du poignet jusque dans l’épaule. Je n’arrive plus à ouvrir une bouteille d’eau par exemple. J’ai toujours aussi très mal dans mes cordes vocales quand je dois parler fort et j’ai toujours la sensation de trachée très serrée, comme si quelqu’un m’étranglait », poursuit-elle.

La paralysie avait gagné mes poumons et avait gagné tout mon corps.

Sandrine, atteinte de botulisme

Sandrine préfère rester anonyme par pudeur. Le 9 septembre 2023, sa vie bascule dans un bar à vin à Bordeaux où elle mange deux sardines contaminées. Quelques heures plus tard, la jeune femme déclare les premiers symptômes du botulisme. Débute alors un long calvaire en réanimation. « La paralysie avait gagné mes poumons et avait gagné tout mon corps. Donc, j’ai été intubée pendant trois semaines. J’étais consciente (…) Je me sentais vraiment emprisonnée dans ce corps et je sais que j’avais l’air morte, en fait. Très compliqué de ne pas arriver à communiquer avec mes proches. C’est ce qui m’a le plus marqué. Ne pas pouvoir leur dire que je les aime, ne pas pouvoir leur dire que je les entends », se souvient-elle.

Sandrine sort de réanimation avec dix kilos en moins et commence une rééducation. « À l’hôpital, on m’avait réappris à manger, à déglutir. J’ai eu l’impression en fait d’être un enfant à qui il fallait tout réapprendre. Réapprendre à parler, marcher, s’asseoir », ajoute-t-elle. Aujourd’hui encore, elle voit le kiné deux fois par semaine, l’orthophoniste tous les quinze jours et vient tout juste de reprendre le travail. « Si l’enquête établit vraiment un lien de cause à effet, évidemment, c’est de la colère. Avec juste un peu de vigilance et de conscience professionnelle, en faisant bien les choses, aujourd’hui, on ne devrait plus avoir de cas de botulisme en France », insiste-t-elle. 

Contacté par TF1, Stéphane Guitard, l’avocat du restaurateur mis en examen nous assure de la bonne foi de son client. « Il est à la disposition de la justice. Il l’a toujours dit. Il répondra de ses actes même si ses actes ne sont pas volontaires ». Le gérant risque jusqu’à cinq ans de prison et 600.000 euros d’amende.


V. F | Reportage TF1 : Caroline Philippe et Fabrice Amzel

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