« Je n’aurais jamais pensé ça » : elle prétend que son mari est en retraite spirituelle… mais il est enterré dans le garage

En Dordogne, une femme vient d’être mise en examen pour le meurtre de son mari, disparu depuis 2019.

Elle prétendait qu’il était en retraite spirituelle dans un monastère.

Un mensonge qu’aucun voisin n’avait décelé jusqu’à la découverte macabre du corps dans le garage.

Depuis plusieurs années, le corps était là, dans le garage et personne n’en savait rien. Daniel Guillet, le mari octogénaire, passionné de voitures anciennes, n’avait plus été aperçu depuis 2019… Leur voisine ne s’en souvient plus très bien. Peut-être quatre ou cinq ans. « Quand j’ai vu tous les gendarmes, la police scientifique, je me suis dit : ‘il y a quelque chose’. Comme il avait ses voitures, il devait y avoir une fosse pour regarder dessous ou les vidanger. Il était là-dedans, vous vous rendez compte ? Depuis des années », lâche-t-elle, encore sous le choc, dans le reportage ci-dessus. 

À chaque fois, on avait des nouvelles rassurantes de son mari et elle a toujours refusé que l’on entre dans sa maison.

Nicolas Platon, maire de Ribérac

Tout le monde réalise à présent que Corinne, l’épouse, une femme menue de 59 ans, ment depuis des années. Quand on lui demande des nouvelles de son mari, elle avait toujours la même réponse : « il est parti en retraite spirituelle », disait-elle. « Je voyais un Tancarville (un séchoir, ndlr) avec des chemises blanches d’homme. Donc, je me disais : ‘peut-être qu’il est là, peut-être qu’elle est allée chercher son linge’. Voilà. Après, je n’aurais jamais pensé ça, quoi », reprend la voisine. 

Que s’est-il passé derrière le grand portail de la maison de ce couple ? Dans la ville de Ribérac (Dordogne), tout le monde se pose la question. « Ça faisait cinq ou six ans. C’était au moment du Covid. Il y a combien de couples qui se sont déchirés au moment du Covid à force d’être enfermés ensemble ? », interrogent des riverains. Nicolas Platon, le maire de la ville, lui aussi, a cherché à savoir. Jusqu’à convoquer l’épouse à la mairie. « À chaque fois, on avait des nouvelles rassurantes de son mari et elle a toujours refusé que l’on entre dans sa maison », affirme-t-il. 

Mais un élément vient renforcer son inquiétude il y a quelques semaines. L’élu apprend que les voitures de Daniel, le mari, sont en vente. Il alerte la gendarmerie qui, cette fois, va intervenir. « Je me suis dit : ‘il est impossible qu’il se sépare de sa collection de véhicules’. Donc quelque chose se passe », admet l’édile. 

Ce jeudi 2 avril, le procureur a livré les premiers éléments de l’audition de Corinne, l’épouse. Elle a reconnu avoir tué son mari à coups de marteau en 2019 et affirme qu’il lui demandait une relation sexuelle en la menaçant avec un couteau. Mise en examen pour meurtre par conjoint, elle est en détention provisoire.