À Bordeaux, l’éclairage public est éteint dans plus de la moitié de la ville depuis janvier 2023.
Ne se sentant pas en sécurité dans certaines rues, certains habitants demandent le retour de la lumière dans l’ensemble de la commune.
Une équipe de TF1 est allée à leur rencontre.

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Le 20H

Dans le centre-ville de Bordeaux, les lumières s’éteignent à 00h58. Depuis près de deux ans, l’obscurité totale s’installe dans une grande partie de la ville entre 1h et 5h du matin. « Ça fait cinq ans que j’habite là. Je n’ai jamais eu de problème en rentrant, donc je ne suis pas tant inquiète que ça. Mais c’est vrai qu’en tant que femme, en marchant dans la rue, dans le noir, parfois, c’est un peu compliqué », raconte une passante, la lumière du portable allumée pour se repérer. 

Un tiers d’économies sur la facture d’éclairage

À partir d’1h du matin, la ville de Bordeaux éteint 20.000 lampadaires, soit près de 60% du parc, réalisant un tiers d’économies sur sa facture d’éclairage. Cette dernière s’élevait alors à 800.000 euros l’an dernier. « On est obligé d’organiser des parcours pour que les filles ne rentrent pas toutes seules, parce qu’on ne sait jamais trop ce qu’il peut arriver », indique un passant. « Moi ça ne me fait pas trop peur, mais je ne suis pas rassuré quand il fait noir et que je n’ai plus de batterie », poursuit-il dans le reportage en tête de cet article. 

« En tant que femme, je ne me sens pas du tout en sécurité. Les rues sont complètement noires », avoue une passante. « Je pense qu’on peut au moins allumer jusqu’à deux heures, le temps que tous les gens qui travaillent la nuit puissent rentrer », renchérit une autre, qui exerce dans la restauration. 

Une pétition signée par plus de 1300 personnes réclame le retour de l’éclairage dans l’ensemble de la ville, au nom de la sécurité. Selon les forces de l’ordre, l’extinction de l’éclairage n’aurait pas favorisé la délinquance. « Les zones éteintes représentent 5% des déplacements. On constate plutôt une baisse des différents délits, comme les cambriolages ou les agressions, et aussi de l’accidentologie sur les zones éteintes », défend la première adjointe au maire, Claudine Bichet, qui évoque davantage « un sentiment d’insécurité plutôt qu’une réalité ». 

La municipalité a tout de même décidé d’adapter sa stratégie, armant notamment la police municipale. Elle a également acté le retour de l’éclairage sur les grands axes toute la nuit pour sécuriser 80% des déplacements. 


M.T | Reportage TF1 : Erwan Braem, Christophe Brousseau

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