Neuf personnes en situation irrégulière se sont échappées d’un centre de rétention à Nice le 1ᵉʳ décembre.
À l’aide de draps et profitant de la vétusté du bâtiment, ils ont pu prendre la fuite par le toit.
Huit personnes sont toujours recherchées et deux enquêtes ont été ouvertes.

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Le 20H

Une évasion digne d’un scénario de film. Il est 19h ce dimanche, l’heure du repas au réfectoire dans le centre de rétention administrative de Nice (Alpes-Maritimes). Une petite structure de 40 places, quasiment toujours complète, installée en plein centre-ville. Dans une cellule, neuf individus soulèvent une plaque métallique dans le plafond et passent par un trou qu’ils avaient préalablement creusé. Une fois dans les combles, ils lèvent des tuiles du toit, parviennent à l’aide de draps noués entre eux à atteindre le filet anti-projection, puis à prendre la fuite dans la rue en échappant à la vigilance des agents de police qui se relaient pour surveiller l’établissement. Une seule personne a été depuis rattrapée. 

On est sur quelque chose qui n’est plus vraiment adapté et on fait avec les budgets qui nous sont alloués

Laurent Alcaraz, délégué départemental syndicat Alliance Police Nationale

Ancienne caserne devenue commissariat de police, la bâtisse est promise à la démolition. La vétusté de ce centre de rétention pourrait d’ailleurs expliquer en partie cette évasion. « Elle date du début du siècle avec des rénovations successives. Là, clairement, on est sur quelque chose qui n’est plus vraiment adapté et on fait avec les budgets qui nous sont alloués. Donc là, visiblement, il y avait déjà un trou dans la toiture qui avait été bouché », constate Laurent Alcaraz, délégué départemental syndicat Alliance Police Nationale. De nombreux incidents ont eu lieu dans ce centre, retenant plusieurs dizaines de personnes en attente d’expulsion. « Ça gueule, c’est un truc de fou. Nous, on habite dans le quartier, ça fait des mois et des mois que ça dure. Il y a des gens qui se mettent devant le portail là-bas et puis ils sont en train de correspondre les uns avec les autres. Je ne suis pas étonné », affirme un riverain interrogé dans la vidéo en tête de cet article. 

TF1

Les évadés, de nationalités tunisiennes, algériennes et libyennes, ont tous commis des délits, mais ils ont purgé leur peine et ne sont pas considérés comme dangereux. Depuis deux ans, en France, les autorités ont décidé de placer en priorité dans les centres de rétention les personnes sortant de prison, et la durée de rétention s’est allongée. « Il y a de plus en plus d’étrangers qui sont en situation irrégulière , qui sont passés par la case prison, on les récupère derrière. Ce n’est pas si simple que ça de les faire rentrer dans leur pays d’origine. Pourquoi ? Parce que bien souvent ces pays-là ne sont pas enclins, bien entendu, à les récupérer », explique Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental du syndicat de police UN1TÉ. 

Ce n’est pas la première évasion d’un centre de rétention administratif cette année. En mai, dix individus s’étaient échappés de un centre de rétention dans l’Hérault, quand sept personnes s’évadaient de celui de l’Esquin, dans le Nord. À l’intérieur de ces centres, les cellules sont ouvertes la journée, gardées par des policiers, les retenus sont libres de circuler dans l’ensemble. Deux enquêtes ont été ouvertes, l’une judiciaire confiée à la police aux frontières, et l’autre administrative.


La rédaction de TF1info | Reportage : Anouchka Flieller, Audrey Lalli

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