Medhi Nemmouche est jugé depuis le 17 février devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Il est accusé d’avoir torturé des otages en Syrie où il était geôlier.
Des accusations qu’il nie en bloc.
Medhi Nemmouche n’a pas cédé un pouce de terrain ce jeudi 27 février devant la cour d’assises spéciale de Paris. Le jihadiste français, jugé pour son rôle présumé de geôlier et de tortionnaire d’otages occidentaux en Syrie et notamment français, a reconnu avoir rejoint la Syrie et combattu dans les rangs de Daech mais a nié avoir été geôlier, malgré les vidéos avancées par l’accusation pour l’incriminer.
« J’ai rejoint le Jabat Al-Nosra », prémices du groupe État islamique « et je ne le regrette pas« , a admis l’homme de 39 ans dans un récit truffé de références historiques concernant les États-Unis, l’Algérie ou l’Indochine, et débité à toute vitesse. « Si vous n’avez plus d’armée, il ne vous restera que le terrorisme, parce que le terrorisme est l’arme du pauvre« , a-t-il aussi déclaré, affirmant que les armées des pays occidentaux ont « commis des crimes effroyables en quantité industrielle« .
Mais s’il a reconnu avoir été combattant de Daech, il a assuré ne pas avoir été geôlier, en dépit des éléments de l’enquête et son identification par les anciens otages français détenus et torturés pendant 10 mois entre 2013 et 2014. « Je ne suis pas l’homme sur cette photo et je ne suis pas Abou Omar« , a-t-il assuré lors d’un interrogatoire intense, parfois tendu, mené par l’avocat général Benjamin Chambre.
De nouveau confronté à des vidéos datées de fin 2013, qui selon les enquêteurs établissent sa présence dans les couloirs des geôles du groupe État islamique en Syrie, Mehdi Nemmouche continue à dire que ce n’est pas lui. Les images permettent de voir les mouvements de jihadistes et de prisonniers dans un escalier et un sous-sol de l’hôpital ophtalmologique d’Alep. Il s’agit de l’un des lieux où ont été détenus des otages occidentaux, dont les quatre journalistes français parties civiles au procès qui se tient depuis le 17 février.
Depuis son box, le Français de 39 ans est formel, lui ne se reconnaît pas sur les images. Il ne reconnaît « personne« . Quatre autres jihadistes sont jugés à ses côtés. En 2019, Mehdi Nemmouche a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat du musée juif de Bruxelles en mai 2014.