Jean-Claude Van Damme s’est longuement confié à Audrey Crespo-Mara dans « Sept à Huit » ce dimanche.
À 64 ans, l’acteur, autant devenu culte pour ses films d’arts martiaux que pour ses déclarations énigmatiques, a, comme à son habitude, fait mieux que donner le change en interview.

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Sept à huit

À l’évocation de son nom, certains penseront aux films Full Contact ou Kickboxer, quand d’autres se souviendront plutôt d’une interview en français lors de laquelle il s’était dit « aware », expression devenue culte avant même l’avènement des réseaux sociaux. À 64 ans, Jean-Claude Van Damme reste, à bien des égards, un mythe de la culture pop. 

« Je mens sur mon âge en disant que j’ai la cinquantaine, mais maintenant, je sais ce qu’il me faut pour être heureux », confie-t-il à Audrey Crespo-Mara dans la vidéo visible en tête de cet article, le portrait de la semaine que lui a consacré « Sept à Huit » ce dimanche 22 décembre (à retrouver également sur TF1+). Une interview à quelques jours de la sortie du Jardinier, nouveau long-métrage dont il tient le premier rôle, à retrouver le 10 janvier sur la plateforme Amazon Prime.

« Quand j’étais enfant, j’étais très, très maigre. Très sensible. À 9 ans, j’ai perdu mon premier amour après une rupture. Ça m’a foutu en l’air pour le reste de ma vie. Depuis, j’ai toujours repoussé l’amour. J’ai vécu cinq divorces. Mais aujourd’hui j’y crois, je sais qu’un troisième chapitre va s’ouvrir dans ma vie. Le deuxième, c’était la réussite en tant qu’acteur », rembobine-t-il en préambule, dressant une sorte de bilan de son existence. Avant de concéder un unique regret, conséquent : « Que mes enfants ne me connaissent pas et ne m’aiment pas beaucoup, parce que j’étais absent. J’ai fait cinquante ans d’hôtels. Comme je les entretiens, ils ne travaillent pas trop. Ils veulent faire du cinéma, je les y ai encouragés mais je me suis trompé. Des amis me disent qu’ils m’admirent, mais qu’ils sont aussi un peu jaloux de moi. Ça me fait chier. »

J’ai un énorme respect pour les super computers.

Jean-Claude Van Damme

Pour le reste, Jean-Claude Van Damme n’a pas tellement changé, demeurant impossible à suivre tandis que ses pensées se chevauchent. Comme s’il tenait aussi un rôle en dehors des plateaux de tournage… « La vérité, c’est que c’est le public qui m’a créé, lâche-t-il. Je suis un mec tout à fait normal, mais above the norms (au-dessus des normes, ndlr). Il faut sortir du cadre. Si tu penses dans le cadre, tu seras limité par l’encadrement. Alors qu’en en sortant, tu le verras de l’extérieur. Comme au musée du Louvre. Parce que la Joconde, elle ne se voit pas. C’est nous qui l’admirons. »

Quant à savoir si les moqueries dont il fait l’objet le blessent, attachez vos ceintures : « Ce que tu penses, parfois, n’est pas ce que tu dis. (…) Donc ce qui m’a rendu triste, c’est que les gens ne comprennent pas ce que je pense. Ils écoutent les bruits, pas les sons. C’est aussi parce que je pense à une vitesse incroyable. J’arrive à sentir les gens. Je fonctionne à l’instinct. J’ai quitté l’école à 13 ans et, à 42 ans, j’ai acheté un appartement à Hong Kong. J’y ai découvert YouTube. Grâce à ça, j’ai appris l’éducation, la technologie, la biologie… Je restais dessus douze à quinze heures par jour, non-stop, avec du café et de temps en temps une petite cigarette. J’ai aspiré YouTube comme un computer (un ordinateur, ndlr). J’ai un énorme respect pour les super computers. Ils sont en avance et connaissent le futur de l’humanité. » Il marque une pause quand une sirène d’ambulance retentit. Puis se marre : « C’est un mec qui est tombé dans les pommes après avoir entendu ce que j’ai dit. »


Hamza HIZZIR | Propos recueillis par Audrey Crespo-Mara

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