L’attentat de la Grande-Motte, samedi, a intensifié les peurs qui se sont installées chez les Juifs depuis le 7 octobre 2024.
Beaucoup se posent la question de quitter la France ou de se faire plus discrets.
Le 20H de TF1 a rencontré plusieurs d’entre eux.

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La synagogue de La Grande-Motte prise pour cible

Même si le suspect principal de l’attaque a été arrêté, une fidèle de la synagogue de la Grande-Motte (Hérault) rencontrée par notre équipe a toujours très peur. « J’ai peur pour moi, pour ma famille, pour tous les gens qui me sont proches », témoigne-t-elle, expliquant « regarder tout le temps derrière [elle] si [elle n’est] pas suivie ». Elle ne souhaite d’ailleurs pas montrer son visage par crainte de devenir une cible, deux jours après la tentative d’incendie de son lieu de culte. 

Le traumatisme est vif dans la communauté juive de cette station balnéaire proche de Montpellier, comme elle l’explique dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. « L’inquiétude est toujours là, bien sûr », estime-t-elle, « elle était là avant et elle l’est encore plus aujourd’hui, parce que ça nous est arrivé (…), ici à la Grande-Motte ».

C’est déjà arrivé que des gens s’arrêtent en voiture, et me disent ‘sale juif’ d’un coup, en sortant de la synagogue.

Aaron, 18 ans

Ils ne sont pas les seuls à craindre les attaques. La ville de Marseille, avec ses 60 synagogues, compte la troisième communauté juive d’Europe. Aaron, un jeune de 18 ans ne porte plus les signes religieux auxquels il tient tant, par peur d’être agressé. « Avant, je sortais beaucoup avec la kippa, avec des chaînes religieuses, maintenant j’évite au maximum », raconte-t-il. « C’est déjà arrivé que des gens s’arrêtent en voiture, et me disent ‘sale juif’ d’un coup, en sortant de la synagogue », témoigne-t-il.

Xavier, boucher casher, est, lui aussi, constamment sur ses gardes, attentif au moindre signe suspect. « Ce n’est pas une psychose, mais on fait plus attention qu’avant », confirme-t-il, « ça fait partie du quotidien, malheureusement, on vit avec ». Depuis 32 ans qu’il est installé dans ce quartier marseillais, il n’a jamais connu de tension aussi durable. Un service de sécurité a même été créé récemment par la communauté pour rassurer les habitants, inquiets depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre 2024.

Dans plusieurs villes de France, des rassemblements sont prévus, comme ce dimanche 25 août après-midi, à Paris, où les récits sont souvent les mêmes. « On a peur de ce qui peut se passer », témoigne un jeune homme, tandis qu’une dame est révoltée que des proches aient préféré retirer la mezouzah de leur porte, pour ne pas afficher de signe distinctif. « Ça n’est pas acceptable », affirme-t-elle. 

Au premier semestre 2024, 887 actes antisémites ont été recensés en France, soit trois fois plus qu’en 2023 à la même période.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Guillaume Bertrand, Emmanuelle Binet, Keziah Cretin

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