• Les mots durs d’un enfant, comme « je te déteste », traduisent souvent frustration, tristesse ou colère.
  • Les spécialistes encouragent les parents à rester calmes et à reconnaître ces émotions fortes plutôt que de recourir à la punition pour désamorcer la situation.
  • Proposer des solutions concrètes peut l’aider à mieux gérer ses émotions.

Les parents font de leur mieux pour permettre à leurs enfants de grandir et de s’épanouir. Mais, à n’importe quel âge, il n’est pas rare que des disputes et des tempêtes émotionnelles éclatent. Lorsque les émotions bouillonnent et explosent, les mots peuvent parfois dépasser la pensée et l’enfant, cette adorable petite tête blonde, peut finir par lâcher : « je te déteste », ou « je ne t’aime plus ». Pour les parents, cette phrase fait l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. Interrogé par le média américain Parents, Andy Brimhall, professeur de développement humain et de sciences de la famille à l’Université d’East Carolina, se veut rassurant : « Le fait que votre enfant vous dise qu’il vous déteste ne signifie pas que vous êtes un mauvais parent ou qu’il est un mauvais enfant« . En effet, lorsqu’un enfant prononce cette phrase, il ne le dit pas de la même manière que les adultes. Sous le coup de l’émotion, qu’il ne maîtrise pas encore tout à fait, « dire « je te déteste » est une des manières les plus évidentes pour les enfants de projeter leurs émotions fortes, réactives, douloureuses de colère, de frustration ou de déception« , ajoute le docteur Siggie Cohen, spécialiste du développement de l’enfant. Une manière d’exprimer l’ampleur de leurs émotions, en quelque sorte. C’est également une façon de montrer « c’est trop, je ne peux plus gérer ». Même si elle peut être blessante pour les parents.

Le calme plutôt que la punition

Dans ces cas-là, les parents peuvent se sentir démunis, peinés ou même éprouver de la colère. Pour les spécialistes, l’important n’est pas de surréagir, de punir ou d’être sur la défensive. Au contraire, « on met des mots sur ce que l’enfant ressent : ‘Je vois que c’est compliqué pour toi’,  ‘je vois que ton cœur est triste’ ou ‘tu as le droit d’être en colère’« , explique la sophrologue Laura Caldironi, dans un entretien accordé à Ouest-France. Elle poursuit : « En validant ce qu’il ressent, on désamorce sa provocation et la crise. Ensuite, on le rassure : ‘Eh bien moi, je t’aime quoi que tu fasses et quoi que tu dises et je suis là pour t’aider’. Surtout, on ne cède pas sur l’objet de la crise« .

Pour gérer justement cette crise, la psychothérapeute américaine Becky Kennedy, spécialisée en parentalité, conseille sur son compte Instagram d’opter pour le calme afin de le rassurer. L’enfant comprend que, malgré la colère et les mots prononcés, les parents restent à proximité. Elle écrit : « Si nous voulons que nos enfants soient un jour capables de réguler leurs propres sentiments de détresse, nous devons d’abord montrer que nous pouvons tolérer leurs sentiments de détresse ».

Les spécialistes conseillent également aux parents de prendre du recul pour évaluer leurs propres émotions et laisser passer quelques heures avant d’envisager une discussion calme et sereine. « Le parent peut dire à son enfant ce qu’il a ressenti : ‘Moi, je me sens triste quand j’entends ça.’ On rappelle à l’enfant que les mots peuvent vraiment blesser. Puis, on l’interroge : ‘Qu’est-ce qu’on pourrait faire la prochaine fois que tu te sens en colère ? Une respiration ? Un coussin sur lequel taper ?’ On lui propose des alternatives« , ajoute la sophrologue. L’important est d’apporter un soutien émotionnel et un espace pour comprendre et réguler ses sentiments profonds.

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

Partager
Exit mobile version