C’est un escargot minuscule, originaire de la région de Rome.
En France, on ne le trouve qu’en un unique endroit, sur quelques mètres carrés.
C’est au cœur des arènes de Nîmes que la clausilie romaine a choisi de se perpétuer, depuis presque deux millénaires.

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Le 13H

Dans l’arène, c’est lui le roi. C’est un petit escargot qui mesure un à deux centimètres de long. Une créature fragile et minuscule, au milieu d’un site gigantesque. Les arènes de Nîmes , construites au premier siècle de notre ère, c’est une impressionnante structure elliptique, de 133 mètres de long sur 21 de haut. Mais dans les interstices des énormes de blocs de pierre se cache cet étonnant habitant, la clausilie romaine, qui vit ici depuis presque deux millénaires. Et nulle part ailleurs en France.

Son histoire est à peine croyable. Pour Thierry Barbier, la rencontre a eu lieu un jour de juillet 2009, quand deux scientifiques viennent le voir, juste avant un concert de Radiohead. « Deux personnes qui viennent chercher des escargots en plein mois de juillet, il fait 38°C à l’ombre, et c’est trois heures de l’après-midi », se souvient-il. Le régisseur des arènes a d’abord cru à une blague. Mais les deux scientifiques missionnés par le Muséum d’histoire naturelle vont revenir et retrouver cet escargot exceptionnel, qui avait déjà été observé au même endroit un siècle plus tôt, par un biologiste. 

Un envahisseur romain arrivé accroché à des amphores

La particularité de ce petit gastéropode, c’est qu’on ne le trouve qu’en Italie, autour de Rome. L’unique autre endroit au monde où sa présence est attestée, c’est ici, sur une dizaine de mètres carrés, au cœur des arènes. Il serait arrivé il y a 2000 ans, accroché à des amphores romaines. Cette dynastie d’escargots, qui se reproduit ici depuis lors, a résisté aux désherbants, à la foule et même aux concerts de hard rock organisés dans les arènes à l’ère moderne. « Ils ont connu l’époque napoléonienne, l’époque moyenâgeuse. Je trouve ça extraordinaire« , s’enthousiasme Thierry Barbier. 

L’unique fois où le petit millier de clausilies ont dû déménager, c’est en 2017, pour quelques mois, alors que la restauration des arènes exigeait l’utilisation d’un produit chimique qui aurait pu lui être fatal.

La clausilie romaine a traversé le temps comme d’autres vestiges insolites que Thierry Barbier tient à nous montrer. Ce double phallus par exemple, sculpté au-dessus d’une arche, une gravure faite pour porter bonheur. Cela fait 40 ans que Thierry arpente les arènes, et il en connaît tous les secrets. Il nous emmène notamment dans les profondeurs de l’édifice, dans un soubassement qui n’est pas ouvert au public. 

Nous y découvrons un système de galerie construit par les Romains pour évacuer la pluie lors des intempéries. L’eau ruisselait et remplissait ces canalisations, pour les déverser à l’extérieur. L’illustration du génie des bâtisseurs romains, au service d’un lieu qui pouvait accueillir plus de 20.000 spectateurs à l’Antiquité.

Retrouvez l’intégralité du reportage de TF1 sur l’histoire insolite des arènes de Nîmes dans la vidéo en tête de cet article.


La rédaction de TF1info

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