À Chartres (Eure-et-Loir), les arbres sur le parvis de la cathédrale ont été arrachés pour être remplacés par des parasols.
Un projet à 300.000 euros très critiqué, à l’heure où la tendance est plutôt à végétaliser nos villes.
Au micro du JT de TF1, la municipalité justifie cette décision.

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Le 13H

C’était une petite place arborée très chère aux habitants de Chartres (Eure-et-Loir). C’est désormais une petite place privée de ses dix robiniers, dont le remplacement par 32 parasols géants va coûter très cher : 300.000 euros. Ces arbres qui, pour beaucoup, faisaient partie intégrante du pourtour de l’emblématique cathédrale, ont été arrachés vers 4h du matin le 2 octobre 2024, dans la plus grande discrétion. Et le fait que les parasols installés fin mars bénéficient d’un système intégré d’alerte aux vents violents et de lumières LED multicolores réglables à distance, ne console pas les habitués du lieu, attachés à l’esthétisme et à l’ombre naturelle offerts par les robiniers. Au contraire, cette décision n’en finit plus de faire polémique.

Devant la cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir), avant le 2 octobre 2024. – Capture d’écran TF1

Les réactions recueillies par TF1, dans le reportage du JT visible en tête de cet article, confirment un mécontentement quasi général. « Il y avait un coin tout vert, c’était charmant », glisse une passante déjà nostalgique. « J’étais impressionnée, en ne voyait plus les arbres quand je suis arrivée. Je me suis dit ‘mais qu’est-ce qu’ils ont fait encore ?’. Je trouve ça tristounet par rapport à la cathédrale. Je pense qu’il devrait y avoir plus de verdure, plus de choses avenantes », appuie une autre riveraine. Même les touristes, comme Alain, déplorent le changement : « Dommage que la place soit devenue totalement minérale. Il y a une partie de l’ambiance qui était là-bas, sous les arbres, et que je regrette, c’est sûr. »

Pourquoi avoir remplacé ces arbres par des parasols ? TF1 a posé la question à Karine Dorange, adjointe (LR) au maire de Chartres, en charge de l’urbanisme et des travaux. Mais, à peine le temps de commencer l’interview, qu’une Chartraine apostrophe l’élue locale en ces termes : « Vous ne pouvez pas savoir, que ce soit pour les habitants du quartier ou pour les touristes, ce qu’on était contents, l’été, de se mettre à l’abri de la chaleur sur les bancs face à la cathédrale. Je veux dire que, pour les gens, c’était un refuge. » Les associations de défense de l’environnement et l’opposition municipale de gauche dénoncent, pour leur part, en plus de la disparition de cet îlot de fraîcheur, une bétonnisation des sols qui risque de les stériliser.

Les parasols de la discorde, devant la cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir).
Les parasols de la discorde, devant la cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir). – Capture d’écran TF1

« Quand on a découvert que les arbres étaient malades, on a surtout découvert la présence de caves et des vestiges majeurs d’un point de vue archéologique. Il y avait une ancienne chapelle, la chapelle Saint-Côme, et les vestiges de cette chapelle sont à un niveau de terre relativement faible par rapport au niveau de la chaussée aujourd’hui. En fait, les arbres ne pouvaient pas se développer. Il y avait 30 cm de terre et en dessous des vestiges archéologiques et des caves », répond finalement Karine Dorange. Avant d’insister sur le fait que la mairie installera, en lieu et place des robiniers, une dizaine de vasques végétales, en plus de replanter une vingtaine d’arbres là où se trouve, pour l’heure, un bâtiment situé à deux pas de la cathédrale. Des aménagements qui doivent toutefois encore être validés par la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture.

Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Nicolas ROBERTSON, Bruno POIZEUIL

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