Il dit s’être retrouvé « sur le fil de la vie » lors de son opération à cœur ouvert en 2020.
À presque 70 ans, Jean-Louis Aubert est revenu sur cet épisode difficile face à Audrey Crespo-Mara.
C’est le « Portrait de la semaine » ce dimanche dans Sept à Huit.
Suivez la couverture complète
Sept à huit
À presque 70 ans, l’ancien chanteur de Téléphone n’entend pas raccrocher le micro. Et pourtant, Jean-Louis Aubert aurait pu mettre fin à sa carrière, il y a quatre ans, lorsqu’il s’est retrouvé « sur le fil de la vie », comme il dit. « Un jour, dans une montée, je sentais que j’étais un peu oppressé et il se trouve qu’un de mes copains de classe est devenu un grand médecin généraliste. Il me disait toujours : ‘j’entends quelque chose, mais quand je te vois sur scène, je dois me tromper' », raconte-t-il à Audrey Crespo-Mara dans le replay de Sept à Huit en tête de cet article. « Avec son stéthoscope, il entendait un petit bruit », précise-t-il.
L’hôpital, ce sont un peu les coulisses de la vie. Tout le monde se retrouve à égalité avec ses peurs, ses souffrances.
L’hôpital, ce sont un peu les coulisses de la vie. Tout le monde se retrouve à égalité avec ses peurs, ses souffrances.
Jean-Louis Aubert
Au scanner, les choses se clarifient. « Il m’a dit : ‘les poumons, ça va, par contre, derrière, on a vu quelque chose’. Je pouvais tomber à tout moment », lâche-t-il avec son sourire en étendard. En fait, « on voyait du calcaire sur l’artère aorte qui part du cœur et petit à petit le trou rétrécissait », ajoute-t-il. « Je pense que c’est comme ça qu’Elvis est mort ou Joe Strummer, des Clash. On meurt au bistro en général », ironise-t-il. Aujourd’hui complètement rétabli, Jean-Louis Aubert sait désormais que « c’est une malformation de naissance ». « Cette valve, au lieu de faire trois centimètres, elle ne faisait plus que quelques millimètres », poursuit-il.
L’opération était inévitable et a été pratiquée en 2020, à cœur ouvert. « À l’époque, on ne me l’a pas appelée comme ça », note-t-il avec humour. « Maintenant, j’appelle ça la langouste », lance-t-il, avant de mimer le geste caractéristique de la découpe de la carapace de ce crustacé. Malgré les défis posés par cette intervention, le chanteur garde un souvenir attendri du moment qui a précédé. « L’anesthésiste était violoniste. Elle m’a mis un petit baffle pour que je m’endorme avec de la musique. Je crois que c’était du Schubert, mais je ne m’en souviens plus parce que je me suis endormi assez vite. C’était pour me faire plaisir et m’embarquer dans un beau petit voyage musical », souligne-t-il.
Les jours qui suivent, Jean-Louis Aubert reprend rapidement de la voix et chante pour les infirmières. « J’essayais aussi de monter les escaliers à toute vitesse pour montrer que tout va bien ». Mais très vite, on lui dit de se calmer. Sa convalescence va finalement durer plusieurs mois. Malgré la frayeur, il garde un souvenir ému de son passage à l’hôpital. « Ce sont un peu les coulisses de la vie. Tout le monde se retrouve à égalité avec ses peurs, ses souffrances. Ça déshabille socialement, on n’est plus rien, on est un enfant. Il y a ce monde hospitalier qui est extrêmement humain quand il a le temps », admet le musicien.
Cet épisode désormais derrière lui, Jean-Louis Aubert repart en tournée avec son dixième album solo, « Pafini », sorti en septembre 2024. Un mot-valise malicieux qui traduit au choix la frustration ou l’espérance.