A la suite de la disparition de l’historien Jean-Pierre Azéma, mort le 14 juillet, nous publions le témoignage de son confrère Michel Winock. Les deux hommes, qui s’étaient connus au lycée, ont entretenu une amitié longue de soixante-dix ans.

Jean-Pierre Azéma, à Paris, en 2002.

« Jean-Pierre Azéma a été pour moi l’un des plus chers et fidèles amis depuis que nous nous sommes connus en classe de philo au lycée Lakanal [à Sceaux, dans les Hauts-de-Seine] au cours de l’année scolaire 1954-1955. Il avait alors la passion déjà de l’historien qu’il allait devenir, ce qui n’était pas mon cas, plutôt versé vers la littérature.

Je me souviens d’un jour, au cours duquel nous attendions que nos professeurs en finissent avec la seconde session du bac. Nous étions en “permanence”, en train de prendre connaissance de nos nouveaux manuels, celui d’histoire notamment. En le feuilletant, nous nous efforcions de reconnaître aux illustrations les noms des “individus historiques” qui étaient reproduits. Ma science était nulle, j’étais incapable de reconnaître le portrait de Lloyd George [premier ministre du Royaume-Uni entre 1916 et 1922] ; lui, il savait tout, reconnaissait tous les barbus et les chenus qui avaient fait l’histoire.

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