
A ceux de ses amis qui lui parlaient d’inconscience, le sénateur de Saône-et-Loire Jérôme Durain (Parti socialiste, PS) a répondu que son choix de quitter, début septembre, ce mandat au Palais du Luxembourg, conquis en 2014, était « politique et courageux ». Il le fera pour succéder à Marie-Guite Dufay (PS) à la présidence du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, sans certitude de conserver cette collectivité à gauche en 2028.
La prise de risque pour M. Durain est lourde : désigné « sénateur de l’année 2024 » par le jury du Trombinoscope, l’annuaire du monde politique, après sa présidence saluée de la commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic, il venait d’être choisi par ses pairs pour succéder à Patrick Kanner à la direction du groupe des sénateurs socialistes. Il avait toutes ses chances de conserver son mandat lors du prochain renouvellement partiel du Sénat, en 2026.
L’appel de la région aura été plus fort. « J’en avais très envie et l’enjeu est passionnant », explique l’intéressé, qui, à 56 ans, en est également à son troisième mandat au conseil régional où il préside le groupe Notre Région par cœur, alliance de socialistes et de radicaux de gauche. La plupart des conseillers de son camp étaient persuadés que seul M. Durain avait « la surface politique nécessaire » pour assurer le relais et battre campagne en 2028 face à un Rassemblement national (RN) en progression en Bourgogne-Franche-Comté.
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