La légalisation du marché des jeux d’argent et de hasard (JAH) opérée en 2010 a fait bondir les pratiques chez les adolescents de 17 ans, selon l’OFDT.
Entre 2011 et 2022, la part de jeunes de cet âge qui mise en ligne est passée de 14,7% à 27,9%.
Cet essor concorde avec une forte pression publicitaire malgré les restrictions en vigueur, relève l’Observatoire.

Les publicités pour les jeux d’argent et paris sportifs visent encore trop les mineurs malgré les restrictions. C’est ce que déplore l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) qui publie, lundi 31 mars, deux notes ciblant le marketing qui vise les joueurs, et tout particulièrement les mineurs malgré l’interdit réglementaire. La légalisation du marché des jeux d’argent et de hasard (JAH) opérée en 2010 a fait bondir les pratiques chez les adolescents de 17 ans, la part de jeunes de cet âge qui mise en ligne étant passée de 14,7% à 27,9% entre 2011 et 2022.

« Avec l’ouverture d’un marché de jeux d’argent et de hasard (JAH) en ligne, le levier publicitaire a été fortement mobilisé dans ce secteur économique », souligne l’OFDT, précisant que depuis 2020, « la loi française impose un message d’avertissement et proscrit l’évocation des mineurs et d’autres sujets particulièrement attractifs à leurs yeux ou à ceux des joueurs excessifs ».

124 publicités françaises passées en revue

Pour arriver à cette conclusion, l’OFDT a passé en revue 124 publicités françaises distinctes, diffusées entre 2014 et 2024, collectées sur Internet ainsi que dans l’espace urbain parisien. Parmi elles, 102 (82%) ont été diffusées après 2020, soit après la promulgation de l’ensemble des restrictions désormais en vigueur en matière de contenu de la publicité en faveur des JAH. L’incitation à une pratique de jeu qualifiée « d’excessive » – « répétée et faisant fi des risques » – a été mise en lumière pour 17 publicités sur les 124, relève la publication. 

L’observatoire note cependant que de nombreux codes graphiques ou références exploités par les publicités et autres communications commerciales peuvent rappeler des thèmes prisés par les mineurs. « À ce titre, 19 publicités (dont deux qui mettent en scène des jeunes) mobilisent des personnages fictifs, incluant des animaux anthropomorphisés, tels que des personnages de jeux vidéo, de bandes dessinées, d’animés voire de dessins animés, qui ne sont pas sans rappeler le temps de l’adolescence, voire de l’enfance », est-il pointé.

De plus, « l’opportunité de gagner de l’argent facilement et de réussir socialement par le jeu » est souvent véhiculée dans ces publicités. Selon l’Autorité nationale des jeux (ANJ) citée dans l’étude de l’OFDT, les investissements promotionnels dans le secteur des JAH ont atteint 670 millions d’euros en 2024, soit une hausse de 14% par rapport à 2023.

A. LG avec AFP

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