« Magec/The Desert », créé par Radouan Mriziga, le 7 juillet 2025, à Avignon.

Les masques opèrent une percée remarquée sur les plateaux chorégraphiques d’Avignon. Régulièrement convoqués dans l’histoire de la danse, et notamment dans les années 2000 par Boris Charmatz, Rachid Ouramdane, Christian Rizzo ou Marco Berrettini, ces outils spectaculaires les plus anciens au monde questionnent le visage du mouvement en libérant les corps.

De Nôt, qui a ouvert le Festival d’Avignon dans la Cour d’honneur, samedi 5 juillet, dans la mise en scène de Marlene Monteiro Freitas, à Delirious Night, de Mette Ingvartsen, de Magec/The Desert, créé par Radouan Mriziga, à Every-Body-Knows-What-Tomorrow-Brings-And-We-All-Know-What-Happened-Yesterday, de Mohamed Toukabri, une panoplie de masques de tous les genres et registres enguirlande les spectacles. Entre tradition théâtrale, art contemporain et pop attitude, elle tire un instantané de l’époque, gourmande de jeux de rôles, de flous identitaires, de débordement avec un goût affirmé pour la ritualisation.

Sous influence des Mille et Une Nuits, et pour évoquer la série de femmes qui meurent les unes après les autres dans le lit du sultan, la chorégraphe cap-verdienne Marlene Monteiro Freitas sort du placard des visages de poupées glacées, imperturbables et interchangeables. Cousines de la Cendrillon du ballet à succès créé en 1985 par Maguy Marin mais aussi de certaines marionnettes aux collants tachés de sang conçues par Gisèle Vienne, elle souligne le poids des standards de la féminité, l’enfermement dans une image et l’engrenage répétitif de la violence.

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