Alors que les Jeux paralympiques, placés sous les valeurs de l’inclusion sociale, ont débuté mercredi 28 août, les inégalités et les discriminations à l’égard des personnes en situation de handicap perdurent non seulement dans l’accessibilité aux transports et aux locaux, mais dans toutes les sphères de la société, et la situation évolue lentement malgré de nombreuses lois, chartes ou promesses.

Transports : plus de 90 % des stations de métro parisiennes sont inaccessibles

Dans une décision d’avril 2023, le Comité européen des droits sociaux du Conseil de l’Europe a conclu que la France violait la Charte sociale européenne en raison du manque d’accessibilité des transports publics aux personnes en situation de handicap et a demandé « des mesures immédiates » pour rectifier le tir.

En région parisienne, la situation est catastrophique. Si la RATP revendique 9 % de stations de métro accessibles aux personnes en situation de handicap, l’association APF France handicap en décompte seulement 3,2 %. Seules 29 des 320 stations du réseau parisien peuvent accueillir les personnes en fauteuil roulant. Elles sont toutes situées sur les lignes 11 et 14 – cette dernière, la plus récente, est la seule « totalement accessible » du réseau.

C’est beaucoup moins que deux anciennes villes hôtes des Jeux olympiques et paralympiques, Londres en 2012 et Tokyo en 2021. Dans la capitale anglaise, une station de métro sur trois est accessible aux personnes en situation de handicap, tandis que le taux d’accessibilité monte à 98 % dans la métropole japonaise.

Bien qu’insuffisante, la situation dans les gares françaises est moins mauvaise. Selon une étude d’Omio, une plate-forme de réservation de transport, seulement 33 % des quais français sont accessibles en fauteuil roulant, contre 97 % aux Pays-Bas et 81 % en Allemagne.

Emploi : près de deux fois plus de chômeurs handicapés

Le taux de chômage des personnes en situation de handicap reste élevé en France : en proportion, il est quasiment deux fois plus élevé par rapport à la population active. Selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), 12 % d’entre elles étaient sans emploi en 2023, contre seulement 7,3 % pour l’ensemble de la population active. La situation s’est améliorée par rapport à 2014, où on comptait 18 % de sans-emploi parmi les actifs en situation de handicap (contre 10,3 % chez l’ensemble des actifs).

La loi de 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » demande pourtant aux employeurs de mettre en place des aménagements pour permettre aux personnes en situation de handicap de travailler et de conserver leur emploi. Le refus de prendre des mesures, pour une entreprise, peut constituer une discrimination aux yeux de la justice.

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