Le Français Jimmy Gressier après le 5 000 m des championnats du monde d’athlétisme, le 21 septembre 2025 à Tokyo.

La piste rouge de Tokyo aura souri jusqu’au bout au gamin du Chemin-Vert. Huit jours après être devenu le premier Français à conquérir le titre mondial sur 10 000 m, Jimmy Gressier a presque récidivé, dimanche 21 septembre. Le Boulonnais, qui a grandi dans le même quartier que Franck Ribéry, a décroché le bronze en finale du 5 000 m des championnats du monde d’athlétisme à Tokyo (en 12 min 59 s 33).

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Parvenu en finale avec deux compatriotes – Yann Schrub (9e) et Etienne Daguinos (14e) –, Jimmy Gressier se présentait au départ sans « rien avoir à perdre » ni « complexe d’infériorité », en quête d’un doublé que seuls deux athlètes ont réalisé. Mais il n’est pas parvenu à s’asseoir à la table de l’Ethiopien Kenenisa Bekele (2009) et le Britannique Mo Farah (2013 et 2015).

« Les rejoindre serait extraordinaire, un truc incroyable pour l’athlétisme français. Et même si je vais chercher une médaille, je serai le plus heureux du monde », anticipait l’athlète tricolore avant la finale, souhaitant avant tout « poursuivre le rêve » de ses Mondiaux tokyoïtes. Avec une deuxième médaille – les seules de la délégation tricolore – il est devenu, dimanche, le premier Français à être médaillé dans un grand championnat sur 5 000 m depuis la légende du fond Alain Mimoun, vice-champion olympique en 1952.

Des Mondiaux « rocambolesques »

En dépit de son titre sur 10 000 m, Jimmy Gressier n’était pas favori, dimanche. En dépit des éliminations en série du Suédois Andreas Almgren, recordman d’Europe, et de la jeune pépite néerlandaise Niels Laros (blessé), le plateau était fort relevé. Comme les favoris éthiopiens Hagos Gebrhiwet et Biniam Mehary, dont la stratégie attentiste lors du 10 000 m a bénéficié au Français, auteur d’un dernier 200 m de haut vol, ou le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, champion olympique et du monde en titre, mais de retour d’une blessure au tendon d’Achille. Mais le demi-fondeur croyait en ses chances, « surtout sur ce championnat [du monde] rocambolesque, avec pas mal de belles surprises », a-t-il mis en avant.

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Dans une course une nouvelle fois menée sur un rythme attentiste, le Français a attendu son heure, signant un dernier tour de très haut vol pour remonter ses concurrents, ne cédant que face à l’Américain Cole Hocker, spécialiste du 1 500 m et vainqueur (en 12 min 58 s 30), et le Belge Isaac Kimeli (2e). De quoi assurer la place du gamin de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) parmi les meilleurs fondeurs de la planète.

Il y a un peu plus d’un an, Jimmy Gressier avait comparé « aller chercher la médaille sur 10 000 » à « aller marcher sur la lune », au sortir d’une 13e place olympique à Paris 2024 sur la distance. S’il n’est pas parvenu à réaliser le doublé, à Tokyo, le Français s’est néanmoins propulsé dans l’espace.

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