• En 2025, le jour du dépassement intervient ce jeudi 24 juillet.
  • C’est huit jours plus tôt qu’en 2024.
  • En sept mois, l’humanité a exploité toutes les ressources que la Terre met 12 mois à régénérer.

L’humanité vit « à crédit écologique » depuis ce jeudi 24 juillet, qui marque le Jour du dépassement de la Terre, indique le Global Footprint Network, qui calcule cet indice annuel. Concrètement, c’est la date de l’année à partir de laquelle l’espèce humaine a consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète est capable de produire en une année pour se régénérer ou absorber les déchets produits.

« Nous coupons des arbres qui ne pourront pas repousser, nous pêchons des poissons qui ne pourront pas renaître, nous émettons du carbone qui ne pourra pas être absorbé par les forêts et les océans », explique Jean Burkard, directeur du plaidoyer de WWF France.

Cette journée intervient huit jours plus tôt qu’en 2024. Une partie de ce recul s’explique par des ajustements de données scientifiques. « En permanence, il faut réviser les calculs, les ajuster, précise Jean Burkard. Cette année le changement est dû à la capacité d’absorption des océans que nous avons revue, car elle est moins élevée que ce qu’on estimait »

Jour du dépassement 2025 – Global Footprint Network

Aujourd’hui, nous utilisons les ressources naturelles 80% plus rapidement que la Terre n’est capable de les régénérer, ce qui équivaut à consommer les ressources de 1,8 planète. En 1970, le Jour du dépassement intervenait le 29 décembre, soit seulement deux jours avant la fin de l’année.

Jean Burkard met en avant deux phénomènes contribuant à ce recul. D’une part, le réchauffement climatique, qui « accentue les épisodes de canicule, et donc de sécheresse, et les occurrences de feux de forêt. On pense aux méga feux à Los Angeles, mais aussi en Russie avec 8 millions d’hectares de forêts qui ont disparu », note-t-il. « C’est autant de forêts qui ne pourront pas absorber le carbone que nos activités rejettent. »

Nos consommations continuent d’augmenter à l’échelle de la planète

Jean Burkard

En parallèle, « nos consommations continuent d’augmenter à l’échelle de la planète », relève Jean Burkard. Et la France est loin d’être un élève modèle, avec un jour du dépassement national au 19 avril.

Dans un rapport publié vendredi 18 juillet, WWF pointe notamment la consommation d’eau des Français : nous utilisons en moyenne 500 litres d’eau par jour et par personne, dont la moitié provient de notre alimentation. « Nos choix alimentaires ont donc un impact direct sur des ressources en eau précieuses… ailleurs », précise le rapport.  

« Ces chiffres montrent que nous ne sommes pas encore capables de maîtriser notre consommation des ressources naturelles, estime Jean Burkard. Et donc le jour d’épuisement de ces ressources s’accélère d’année en année. »

Pour améliorer son empreinte écologique globale, WWF préconise de revoir nos modes de consommation individuels : « moins de viande, plus de véhicules électriques« , mais également de repenser notre système agricole. « La loi Duplomb  (votée le 8 juillet et décriée par une pétition qui réclame son abrogation, ndlr) facilite la réintroduction de néonicotinoïdes, la construction de mégabassines et d’élevages hors-sol, à rebours de la sobriété », dénonce Jean Burkard, « mettant en péril la santé publique et l’équilibre écologique. »

Ambre BERTOCCHI

Partager
Exit mobile version