L’actrice française Judith Godrèche assiste à la conférence « En 2024, une femme = un homme ? » à l’occasion de la Journée internationale de la femme à l’Hôtel de ville de Paris, le 8 mars 2024.

Elle est devenue l’une des figures de la lutte contre les violences sexuelles dans le cinéma français et ne compte pas s’arrêter là dans son combat. L’actrice et réalisatrice Judith Godrèche présentera un court-métrage sur les violences sexuelles le 15 mai, lors de la 77édition du Festival de Cannes, a appris l’Agence France-Presse, mardi 7 mai, auprès des organisateurs.

Ce film, Moi aussi, sera présenté lors de la cérémonie d’ouverture de la section parrallèle Un Certain regard, ainsi qu’au Cinéma de la plage. Il « met en lumière les récits de victimes de violences sexuelles. Autant d’expériences individuelles qui s’ajoutent à la sienne et soulignent leur caractère tristement universel », écrit dans son communiqué le festival, qui « souhaite ainsi faire résonner ces témoignages ».

D’une durée de dix-sept minutes, Judith Godrèche a réalisé ce court-métrage après son discours coup de poing lors de la cérémonie des Césars, le 23 février, où elle avait dénoncé le « niveau d’impunité, de déni et de privilège » du milieu du cinéma concernant les violences sexuelles.

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Une commission d’enquête créée à l’Assemblée nationale

« Exactement un mois après cette prise de parole salutaire, le 23 mars 2024, Judith Godrèche s’empare des deux moyens d’expression qu’elle connaît le mieux – l’écriture et le cinéma – et réunit des femmes et des hommes qui lui ont témoigné leur vécu traumatique », explique le Festival de Cannes.

L’actrice avait lancé un appel à témoignages sur Instagram. « S’est alors posée la question de ce que j’allais en faire. Qu’est-ce qu’on fait quand on est submergé par ce qu’on entend, par la quantité de témoignages ? », confie l’actrice, citée dans le communiqué. Sans dévoiler la teneur du court métrage, le Festival laisse deviner qu’il parlera de musique et de danse collective, à laquelle participeront un millier de femmes et d’hommes.

Judith Godrèche, 52 ans, a porté plainte en début d’année contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des viols et violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence.

Ces accusations, pour des actes que ces derniers nient, et les prises de position de Judith Godrèche ont entraîné un nouveau mouvement de libération de la parole des victimes dans le milieu du cinéma, sept ans après la naissance du mouvement #metoo à Hollywood.

L’Assemblée nationale a approuvé, le 2 mai, la création d’une commission d’enquête sur les « abus et violences » dans le cinéma, l’audiovisuel, le spectacle vivant, la mode et la publicité, donnant corps à une demande de l’actrice. Sur le plan judiciaire, une enquête préliminaire a été ouverte à Paris contre les deux réalisateurs.

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Le Monde avec AFP

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