L’affaire, révélée il y a près de dix ans s’est finalement soldée par une relaxe pour le groupe EDF et son ancien patron. Le groupe français et Henri Proglio, poursuivis pour favoritisme dans une affaire de contrats litigieux avec des consultants entre 2010 et 2016, ont été relaxés lundi 30 septembre, à Paris, comme onze de leurs coprévenus.

Le tribunal correctionnel a estimé que « l’intention délictueuse » de l’ancien PDG n’était pas démontrée. « Je suis enfin reconnu innocent de cette espèce de déballage malsain qui m’a sali pendant des années », a déclaré Henri Proglio en sortant de la salle d’audience.

Celui qui a dirigé l’énergéticien entre 2009 et 2014 a dû s’expliquer à la barre en mai et en juin sur quarante-quatre contrats de consultants conclus avec des communicants, anciens dirigeants d’entreprises, magistrats, avocats ou journalistes, pour des missions de « lobbying », « renseignement », « conseil stratégique », « communication » ou « gestion des risques », auprès de la direction d’EDF.

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Pour l’accusation, ces contrats rémunérés chacun de quarante mille à quatre millions d’euros sur plusieurs années, n’auraient pas dû être conclus de gré à gré, mais faire l’objet d’une mise en concurrence.

Deux ans de prison requis

Le parquet national financier avait requis deux ans de prison avec sursis et 200 000 euros d’amende contre Henri Proglio, 75 ans, ainsi qu’un million d’euros d’amende contre EDF, poursuivie en tant que personne morale.

Au cœur de cette affaire se trouve une note de 2010, rédigée sur instruction du PDG, qui cadrait le processus de recrutement des consultants. Pour le tribunal, « la preuve n’a pas été rapportée » que cette note « procédait d’une véritable intention délictueuse ».

« Il ne saurait être à bon droit reproché à Henri Proglio et à son secrétaire général d’avoir consciemment instauré et mis en œuvre une procédure contraire » aux règles des marchés publics, a déclaré le président Benjamin Blanchet.

En conséquence, les onze consultants poursuivis aux côtés d’EDF et d’Henri Proglio pour recel de favoritisme ont aussi été relaxés. Parmi eux figuraient notamment l’ancien dirigeant de Gaz de France et de la SNCF, Loïk Le Floch-Prigent, le criminologue Alain Bauer, le journaliste Jean de Belot, et la société de conseil de l’ex-PDG de Vivendi, Jean-Marie Messier.

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Le Monde avec AFP

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