Les enfants s’intéressent-ils vraiment par eux-mêmes aux animaux ? Que signifie « la nature » pour un enfant qui n’a jamais quitté la ville ? Le sociologue Julien Vitores, qui enseigne à l’université Sorbonne-Paris-Nord, pose ces questions dans La Nature à hauteur d’enfants (La Découverte, 256 pages, 22 euros), un ouvrage issu de sa thèse, soutenue en 2023. Pour cette enquête, il s’est rendu dans trois écoles maternelles : une école privée de l’Ouest parisien et deux écoles publiques – l’une dans le nord de Paris et l’école rurale où il a lui-même fait sa scolarité. Il y a étudié la manière dont le thème de la nature, objet scolaire dès le plus jeune âge, est appréhendé par les familles, qui transmettent des choses différentes à leurs enfants selon leur capital économique et culturel, mais aussi leur origine géographique. L’école valorise ces connaissances préalables, qui contribuent à ancrer les inégalités.

Les enfants sont souvent considérés comme des petits naturalistes s’intéressant spontanément aux plantes et aux animaux. Toute une littérature pédagogique encourage par ailleurs à mettre les enfants au contact de la nature et il y a même eu une proposition de loi, déposée fin juin, pour encourager l’éducation à l’extérieur. Cela ne vient-il pas du fait que les enfants passent moins de temps dehors qu’auparavant ?

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