Olivier Christen, nouveau procureur de la lutte contre le terrorisme, à Paris, le 28 mars 2024.

La lutte contre le terrorisme a un nouveau visage : Olivier Christen, l’ex-directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG), installé, depuis lundi 22 avril, au Parquet national antiterroriste (PNAT). Ce haut magistrat connaît parfaitement la matière, et depuis longtemps. Jean-François Ricard, le premier procureur national antiterroriste, un poste créé pour lui, en 2019, a quitté ses fonctions, vendredi 19 avril, et rejoint le cabinet du garde des sceaux. Conseiller spécial, il est notamment chargé de la préfiguration d’un parquet national sur le crime organisé.

Olivier Christen, 52 ans, a fait une carrière aussi rapide que brillante, dans les plus hautes sphères de la magistrature et il a effectivement un profil sérieux pour le poste. Il cumule une réelle expérience en juridiction, à la fois au siège (« les juges qui jugent ») et au parquet, avec une série d’allers-retours dans tous les rouages judiciaires de l’Etat, et c’est « sa grande force », indique l’un de ses proches collaborateurs. « J’ai eu des opportunités à chaque fois, convient le procureur. Je suis toujours allé sur des postes intéressants, j’ai appris à chaque fois de nouvelles façons de travailler, qui obligent à s’investir totalement. »

Il a débuté, en 1999, au sortir de l’Ecole nationale de la magistrature, comme juge d’instruction au tribunal de Pontoise, avant, très vite, de rejoindre la chancellerie, en 2002, sous Dominique Perben. Il est affecté – déjà – au bureau de la lutte contre le crime organisé et le terrorisme. Deux ans plus tard, il est détaché au secrétariat général du gouvernement Raffarin, en tant qu’adjoint au chef du service législatif – il fait du droit et rien d’autre.

Le procès de Tarnac

Olivier Christen est nommé, en 2007, vice-président chargé de l’instruction au tribunal de Bobigny, puis devient le secrétaire général du deuxième plus grand tribunal de France. Il passe ensuite au parquet. Vice-procureur, il est, en 2010, chef de la très sensible section C1, la section antiterroriste du parquet de Paris. C’est un tournant.

« C’était mon premier poste au parquet et j’ai découvert l’antiterrorisme, sourit le magistrat. C’est probablement ce qui a marqué la suite. Toutes les fonctions que j’ai exercées les années suivantes m’ont préparé à celle d’aujourd’hui. » Le procureur de Paris est alors Jean-Claude Marin, bientôt remplacé par François Molins, et le parquet se retrouve en première ligne, en mars 2012, lors de l’affaire Merah.

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De 2014 à 2016, Olivier Christen est sous-directeur de la justice pénale spécialisée à la DACG, qui gère, sur tout le territoire, les affaires les plus difficiles – et de nouveau les attentats contre Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre 2015. Il est ensuite nommé conseiller technique de Christiane Taubira, garde des sceaux, puis conseiller justice au cabinet de Manuel Valls, premier ministre, puis de Bernard Cazeneuve. C’est le moment d’une intense activité législative, normative, organisationnelle sur le terrorisme, à laquelle il prend largement sa part.

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