• Natalia Nagovitsyna est bloquée depuis onze jours à 7.000 mètres d’altitude, après s’être cassée la jambe lors de l’ascension du plus haut sommet du Kirghizstan.
  • Les conditions météorologiques très éprouvantes empêchent désormais toute intervention.
  • L’un de ses partenaires d’ascension a perdu la vie en tentant de lui venir en aide.

Tous les espoirs de pouvoir l’atteindre à temps sont désormais éteints. Les recherches pour retrouver une alpiniste russe bloquée depuis onze jours en altitude dans les montagnes au Kirghizstan, en Asie centrale, ont été suspendues en raison de conditions météorologiques. Aucune date de reprise n’est pour l’heure envisagée. Les secouristes ont qualifié samedi 23 août l’opération d’« impossible », tandis que les experts estiment qu’elle n’est déjà « malheureusement plus en vie ».

Natalia Nagovitsyna s’est cassée une jambe le 12 août lors de l’ascension au Pic Pobeda, le « pic de la Victoire », le plus haut sommet du Kirghizstan et l’un des plus dangereux en Asie centrale (nouvelle fenêtre), alors qu’elle se trouvait à environ 7.000 mètres d’altitude, selon les autorités kirghizes. L’opération lancée pour sauver l’alpiniste russe, qui a eu 48 ans le 20 août selon des médias russes, s’est soldée par plusieurs échecs.

Rafales glacées, tempête de neige, -30 °C la nuit…

Un hélicoptère de sauvetage a ainsi eu un accident dans les montagnes, alors qu’un groupe d’alpinistes a dû arrêter l’ascension à cause d’un grave malaise de leur chef, selon les autorités. « Les conditions météorologiques se sont brusquement détériorées aujourd’hui, donc toutes les opérations de secours ont été suspendues (nouvelle fenêtre)« , a indiqué samedi le porte-parole du ministère kirghiz des Situations d’urgence, Adil Tchargynov, à l’agence de presse russe Ria Novosti.

Les températures frôlent actuellement les -30 °C la nuit au sommet du Pic Pobeda, accompagnées de rafales de vent et de tempêtes de neige, selon une source au ministère kirghiz des Situations d’urgence, citée par l’agence officielle russe TASS. « Soyons réalistes, cette année, les conditions météorologiques ne permettront pas aux secouristes d’accéder à Nagovitsyna », a affirmé cette source. Selon Adil Tchargynov, « tous les alpinistes, tous les experts partagent le point de vue selon lequel elle n’est malheureusement plus en vie »

Un alpiniste italien décède en tentant de lui venir en aide

« Nous savons où elle se trouve. Mais il est impossible d’y accéder », a déclaré pour sa part, Dmitri Grekov, responsable du camp de base pour le Pic Pobeda, à l’agence TASS. Selon lui, « personne n’a jamais été évacué » d’une telle altitude dans cette montagne : « c’est irréel de le faire manuellement, seulement en hélicoptère, mais il n’y a pas d’hélicoptères capables de le faire au Kirghizstan ».

Par ailleurs, un alpiniste italien milanais de 49 ans, Luca Sinigaglia, grimpait aux côtés de Natalia Nagovitsyna, avec qui il était ami depuis 2021, et a tenté de lui porter secours, selon le journal Correire Della Sera (nouvelle fenêtre). Mais ce geste courageux lui a coûté la vie. Aux côtés d’un autre alpiniste qui participait à l’excursion, un Allemand nommé Gunter Siegmund, ils lui ont d’abord apporté de l’eau et de la nourriture, le 13 août dernier. Puis Luca Sinigaglia a cherché à nouveau à lui venir en aide le 15 août, mais il est alors décédé d’un œdème cérébral, lors d’une escalade. 

Son corps se trouve actuellement dans une crevasse rocheuse, à 6.900 mètres d’altitude. Des secouristes italiens se sont rendus sur les lieux pour tenter de le récupérer, selon le ministère italien des Affaires étrangères. D’après Correire Della Sera, un hélicoptère des secours italiens a dû faire un atterrissage d’urgence à plus de 4.000 mètres d’altitude à cause des conditions météorologiques, blessant plusieurs personnes à bord. Un second appareil a alors été dépêché. Quant à Gunter Siegmund, il a de son côté été hospitalisé, selon le journal italien. 

Le mari de Natalia Nagovitsyna, Sergueï, passionné d’alpinisme lui aussi, est décédé d’une apoplexie en 2021, lors de l’ascension à Khan Tengri, le plus haut sommet du Kazakhstan, également en Asie centrale, selon des médias russes.

M.L. avec AFP

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