L’été 2025 a déjà battu des records de température dans de nombreux pays européens. Episodes caniculaires, mégafeux, inondations et autres événements climatiques extrêmes se succèdent, battant chacun de nouveaux records dans leurs catégories. On peut désormais chaque année toucher un peu plus du doigt ce que signifie le dérèglement climatique.

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Cet état de fait devrait naturellement porter à l’action politiques et citoyens. C’est pourtant rarement le cas. Pour les « à-quoi-bon-climatistes », citoyens, décideurs et politiques, c’est au contraire une excuse de plus à l’inaction : « Il est trop tard, tout est déjà foutu, alors foutu pour foutu, pourquoi se priver et changer ses habitudes ? »

Dans un effet d’entraînement planétaire, ces bataillons de la résignation prennent de l’ampleur, se comportent, de fait, en alliés objectifs des climatosceptiques et viennent grossir les rangs du lobby de l’inaction. Il est donc crucial de comprendre les ressorts de cette pensée et de montrer qu’elle se trompe d’objet.

Tout gain est bon à prendre

L’écoanxiété est fondée sur une combinaison de facteurs spécifiques : conscience de l’importance du problème écologique, mêlée à un sentiment d’impuissance personnelle, que la multiplication des crises et l’insuffisance de la réaction politique et citoyenne transforment en anxiété parfois maladive.

La question qui obsède l’anxieux climatique est de savoir si l’on peut « y arriver ». Tiendra-t-on les objectifs ? De réduction des émissions, de niveau de réchauffement, de développement de solutions… ? La bascule vers le désespoir climatique intervient rapidement lorsque la conviction est acquise que « non, on n’y arrivera pas ». Parvenu à ce stade, faute de pensée alternative, il est tentant de transformer le désespoir en une résignation désinvolte, plus facile à vivre.

Tout ce raisonnement doit être remis en question. Si la réponse est désespérante, c’est parce que la question est mauvaise. Pourquoi la lutte contre le changement climatique serait-elle la seule politique publique dont le bien-fondé se mesure à l’aune de sa capacité à remplir les objectifs ? Cesse-t-on de travailler dès lors que l’on annonce que les objectifs économiques ne seront pas atteints ? Cesse-t-on de respecter le code de la route lorsque l’on comprend que les objectifs de sécurité routière ne seront pas atteints ? Pour la grande majorité des citoyens, la réponse est évidemment non. Tout le monde a conscience que l’important réside dans une démarche progressive et collective, et que des objectifs, même partiellement atteints, constituent déjà un progrès.

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