L’opposant historique biélorusse Nikolaï Statkévitch lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2015, à Minsk, le 10 septembre 2015.

A la suite d’efforts de médiation américains, la Biolorussie a libéré, jeudi 11 septembre, 52 prisonniers politiques, dont l’opposant historique, Nikolaï Statkévitch, ont fait savoir un responsable, des médias et une ONG. Selon l’agence de presse étatique biélorusse Belta, aux côtés de Biélorusses, quatorze étrangers ont aussi retrouvé la liberté : six Lituaniens, deux Lettons, deux Polonais, deux Allemands, un Français et un Britannique.

Lors d’une conférence de presse, le président lituanien, Gitanas Nauseda, a déclaré que parmi les personnes libérées se trouvaient « des figures de l’opposition, des journalistes et des participants à des manifestations ». Il s’est dit « profondément reconnaissant envers les Etats-Unis et personnellement envers le président Donald Trump pour leurs efforts continus en faveur de la libération des prisonniers politiques ».

« Les Etats-Unis se félicitent de la poursuite des libérations de prisonniers politiques [en Biélorussie] après l’implication du président Trump », a déclaré un responsable du gouvernement sous le couvert de l’anonymat à l’Agence France-Presse, assurant que Washington « continuera à travailler pour la libération de près de 1 300 prisonniers politiques restants » dans le pays. Pour sa part, la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est réjouie sur X de la remise en liberté de Nikolaï Khilo, un membre de la délégation de l’Union européenne à Minsk.

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Nikolaï Statkévitch est retourné en Biélorussie

Des dizaines de milliers de Biélorusses avaient manifesté en 2020 et 2021 contre la réélection jugée frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis plus de trois décennies dans ce pays d’Europe orientale allié de la Russie. Des centaines d’entre eux avaient ensuite été arrêtés dans une répression brutale, condamnés à de lourdes peines, et des milliers d’autres contraints à l’exil. Ces derniers mois, Donald Trump a fait pression sur M. Loukachenko pour qu’il libère les plus de 1 000 prisonniers politiques qui, selon les groupes de défense des droits humains, sont toujours derrière les barreaux.

Selon l’ONG Viasna, qui documente les persécutions politiques en Biélorussie, Nikolaï Statkévitch, un opposant historique au président Alexandre Loukachenko, fait partie des personnes libérées. Depuis 1999, M. Statkévitch avait été emprisonné à plusieurs reprises avant d’être arrêté en mai 2020 puis condamné à quatorze ans de prison. Depuis deux ans et demi, il était détenu au secret et ses proches ne recevaient plus de nouvelles de lui.

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La plupart des personnes libérées ont franchi la frontière avec la Lituanie voisine, où ils se trouvent désormais. Ce pays balte, membre de l’UE, compte une importante diaspora biélorusse. Mais l’opposant Nikolaï Statkévitch, qui a passé plus de douze ans en prison en Biélorussie depuis 1999, a refusé de partir, selon Viasna, et a attendu plusieurs heures dans la zone entre les frontières avant de finalement y retourner.

Washington lève ses sanctions contre Belavia

Parmi les personnes libérées figure également la ressortissante lituanienne Elena Ramanauskiené, emprisonnée l’année dernière pour espionnage, selon le président, Gitanas Nauseda. La radio RFE-RL a aussi rapporté la libération de son journaliste Igor Lossik après cinq ans de détention pour des accusations qu’il dénonce comme de nature politique.

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Ces libérations interviennent dans la foulée de la visite jeudi en Biélorussie d’un responsable américain, John Coale, envoyé spécial adjoint auprès du président Donald Trump. M. Coale a annoncé à la télévision d’Etat locale que Washington levait les sanctions contre la compagnie aérienne nationale de Biélorussie, Belavia. « A partir de maintenant, nous levons les sanctions contre Belavia », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec le président, Alexandre Loukachenko, un proche allié de Moscou. La Maison Blanche a ensuite précisé qu’il s’agirait d’une démarche « limitée » qui permettrait à Belavia « d’entretenir et d’acheter des composants pour sa flotte qui compte des appareils Boeing » de fabrication américaine.

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La Biélorussie a procédé à plusieurs libérations de prisonniers politiques ces dernières années. En juin, quatorze d’entre eux avaient retrouvé la liberté, dont Sergueï Tikhanovski, le mari de Svetlana Tikhanovskaïa, la cheffe de file de l’opposition biélorusse en exil.

Le Monde avec AFP

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