
La justice bosnienne a annulé le mandat d’arrêt contre le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, vendredi 4 juillet, recherché dans un dossier pour « attaque contre l’ordre constitutionnel », après la décision du suspect d’être interrogé par le parquet, ont annoncé le parquet et la Cour d’Etat de Bosnie dans un communiqué commun.
« Le suspect Milorad Dodik s’est volontairement présenté le 4 juillet devant le Parquet de Bosnie-Herzégovine, en compagnie de son avocat, pour être interrogé en qualité de suspect dans le cadre de l’enquête », ont précisé ces deux sources, ajoutant que la demande de sa mise en détention avait été « annulée » et qu’il avait aussitôt été remis en liberté conditionnelle.
Milorad Dodik, 66 ans, qui est président de l’entité serbe de Bosnie, la Republika Srpska, était recherché depuis le 18 mars par la justice pour avoir préconisé l’interdiction pour la police et la justice centrales du pays d’exercer sur le territoire de l’entité serbe. Il s’agissait de sa réaction à la condamnation par la Cour d’Etat de Bosnie, à Sarajevo, à un an de prison et à six ans d’inéligibilité pour le non-respect des décisions du Haut représentant international, chargé de faire respecter l’accord de paix dans le pays. Il s’agit d’un verdict de première instance ; une décision en appel devrait bientôt être annoncée.
Mais M. Dodik avait rejeté ce verdict en dénonçant un « procès politique ». Et il avait alors incité le Parlement de la Republika Srpska à adopter aussitôt des lois pour interdire aux institutions policière et judiciaires centrales du pays d’exercer dans l’entité serbe, soit sur 49 % du territoire du pays.
Le Parquet d’Etat a ensuite ouvert une enquête sur ses activités jugées sécessionnistes, mais son arrestation paraissait impossible et trop risquée dans un pays divisé, où la paix semble fragile, trente ans après un sanglant conflit intercommunautaire (1992-1995).
Cependant, Milorad Dodik a effectué plusieurs voyages à l’étranger, en Serbie, en Russie et en Hongrie. La Bosnie-Herzégovine d’après-guerre est divisée en deux entités autonomes, la RS et la Fédération croato-musulmane, associées par un faible gouvernement central.