Imaginez une planète si proche de son étoile qu’elle s’enflamme et se désintègre progressivement par sublimation, c’est-à-dire par vaporisation de ses matériaux. Ce spectacle cataclysmique a été détecté par une équipe internationale à l’aide de TESS, un petit télescope spatial lancé en 2018 par la NASA pour se consacrer à la recherche d’exoplanètes. Les observations se sont déroulées entre août et septembre 2022, mais l’article relatant cette découverte a été publié en janvier et mis à jour le 21 mars en preprint, une version non encore révisée par les pairs.
Cette exoplanète, baptisée « BD+054868Ab », tourne en 1,27 jour terrestre autour de son étoile, une naine blanche située à 140 années-lumière de la Terre, dans la constellation de Pégase. D’après les calculs réalisés par Marc Hon, du Massachusetts Institute of Technology, et ses collègues, cette planète se vaporise à un rythme équivalent à dix masses terrestres par milliard d’années. Or, elle est à peine plus grosse que la Lune. Elle ne devrait donc plus avoir que quelques millions d’années à vivre. Un instantané à l’échelle de l’âge de l’Univers.
Ce n’est pas la première fois que les astronomes assistent quasiment en direct à la mort d’une exoplanète, mais ces observations se comptent sur les doigts de la main. « Assister » est un bien grand mot… En réalité, ces chercheurs ne voient strictement rien. Les instruments les plus perfectionnés, embarqués sur des satellites ou sur les télescopes terrestres, parviennent à mesurer d’infimes phénomènes que de savants calculs permettent d’analyser comme la preuve de la présence d’une planète autour d’une étoile. Nous reviendrons sur leurs recettes.
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