
Le moment a été choisi tant pour poser la Chine en défenseur du système multilatéral que pour contribuer à adoucir les négociations commerciales avec le tempétueux Donald Trump. Le premier ministre chinois, Li Qiang, a annoncé mardi 23 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, l’intention de son pays de renoncer à certains droits attribués aux pays en développement dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pékin s’engage à renoncer à l’avenir au « traitement spécial différencié », qui lui permet de moins ouvrir ses marchés aux importations que les nations les plus riches et de procéder selon un calendrier plus souple.
Le statut de pays « en développement » de la Chine au sein de l’OMC, vingt-quatre ans après son accession à l’organisation en décembre 2001, alors qu’elle est devenue la deuxième économie au monde et produit aujourd’hui 30 % des biens manufacturés sur la planète, est un sujet particulièrement épineux. Les nations choisissent elles-mêmes dans quelle catégorie elles se positionnent : ainsi la cité-Etat de Singapour, bien que jouissant d’un des revenus moyens par habitant les plus élevés au monde, a choisi de se classer dans les pays en développement au sein de l’organisation, arguant de ses faibles ressources naturelles et de sa dépendance au commerce extérieur. Bien que conservant ce statut, un pays peut décider de ne pas recourir aux mesures préférentielles qui y sont liées, pour se voir ouvrir des marchés en réciprocité.
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