Un cochon à la ferme Le Lann, à Cléden-Poher, dans le Finistère, le 21 mai 2025.

La Chine a annoncé, vendredi 5 septembre, l’imposition de droits antidumping provisoires sur les importations de porc en provenance de l’Union européenne (UE), nouvel épisode des frictions commerciales et politiques entre les deux puissances. La Commission européenne prendra « toutes les mesures nécessaires pour défendre ses producteurs et ses industriels », a réagi l’un de ses porte-paroles.

Les autorités chinoises avaient lancé une enquête antidumping sur le porc européen en juin 2024, peu de temps après l’annonce par l’UE de sa volonté d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. « L’autorité responsable de l’enquête a déterminé, de manière préliminaire, que les importations de porc et de sous-produits porcins en provenance de l’Union européenne font l’objet de dumping », a signalé vendredi le ministère du commerce chinois, ajoutant que l’industrie chinoise « a subi un préjudice important ».

Les autorités ont donc décidé de mettre en place « des mesures antidumping provisoires sous forme de cautions » à déposer auprès des douanes, a annoncé le ministère. Ces droits, compris entre 15,6 % et 62,4 %, entreront en vigueur le 10 septembre. Les mesures annoncées restent « provisoires », car l’enquête du ministère du commerce doit se prolonger jusqu’en décembre.

« Si on vend là-bas, c’est parce que les prix sont bons »

La Chine est la première consommatrice mondiale de porc, une viande très utilisée dans la cuisine locale. La France a exporté en 2024 un total de 115 000 tonnes de porc en Chine. « La Chine est notre premier pays d’exportation, nous y exportons des morceaux non consommés en Europe – pieds, oreilles. Donc, pour nous, c’est un marché important », a commenté la directrice de l’interprofession de la filière porcine en France (Inaporc), Anne Richard, auprès de l’Agence France-Presse (AFP).

Par ailleurs, selon elle, la difficulté d’accès au marché chinois pourrait provoquer une concurrence accrue des producteurs au sein de l’UE, avec « le risque que cela génère une pression à la baisse sur les prix du porc en Europe ». « C’est une très mauvaise nouvelle », a réagi Thierry Meyer, vice-président d’Inaporc, ajoutant que sur la viande de porc « il n’y a jamais eu de pratiques européennes de dumping en Chine car, si on vend là-bas, c’est parce que les prix sont bons ».

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Du côté des producteurs espagnols, les premiers exportateurs de porc vers la Chine, l’annonce de Pékin a suscité la colère. L’Association des agriculteurs de la région de Valence a accusé l’Union européenne de « sacrifier le secteur porcin », voyant dans les mesures chinoises une mesure de « représailles » après que Bruxelles a pris des mesures à l’été 2 24 en vue d’imposer des droits de douane aux véhicules électriques venant de Chine, accusant les subventions étatiques chinoises de fausser la concurrence. La Chine avait rejeté ces accusations et lancé en retour des enquêtes, largement perçues comme des mesures de rétorsion, contre le porc, le cognac et les produits laitiers importés de l’UE.

Le gouvernement espagnol a pourtant réagi avec mesure vendredi, le ministre de l’agriculture, Luis Planas, rappelant que son pays et la Chine entretenaient « des relations commerciales fluides et intenses » et se disant « favorable à la résolution de tout différend éventuel par la voie de la négociation ».

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Pékin et Bruxelles entretiennent depuis plusieurs années des rapports difficiles, aggravés par l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, car le géant asiatique est un partenaire économique et diplomatique clé de Moscou.

Le Monde avec AFP

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