Le mois de septembre est, depuis quelques années, le mois « turquoise », dévolu aux cancers gynécologiques, de la même façon qu’octobre est devenu « rose » pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein. Parmi ces cancers gynécologiques, celui de l’ovaire est le plus meurtrier : chaque année, il touche environ 5 400 femmes et est responsable de 3 400 décès.

Il est aussi le plus méconnu puisque aucun dépistage n’est possible à ce jour et que les signes d’appel (ballonnements, maux de ventre, signes digestifs) sont peu spécifiques. La maladie est donc le plus souvent diagnostiquée à un stade avancé, souvent après une longue errance diagnostique, ce qui aggrave le pronostic.

La recherche a récemment permis de belles avancées dans le traitement de cette affection redoutable avec notamment l’arrivée des inhibiteurs de PARP [qui facilitent la mort des cellules cancéreuses, en inhibant la réparation de leur ADN muté] et, depuis peu, l’espoir des anticorps drogue-conjugués. Mais tous ces coûteux progrès ne doivent pas nous faire oublier que le principal traitement reste la chirurgie complète, qui enlève toutes les traces de la maladie.

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Cette opération, complexe, ne peut être pratiquée avec succès que par des praticiens experts, capables de retirer toute trace de tumeur et de pratiquer des résections d’organes atteints par la maladie en dehors de la sphère gynécologique. En effet, un reste, même minime, de maladie aggrave considérablement le pronostic et ne pourra jamais être compensé par les traitements ultérieurs. L’expertise du chirurgien, ainsi que la capacité du centre à prendre en charge les possibles complications, est donc critique.

Ceci a été démontré chez nos voisins belges et allemands, ainsi que dans les pays nordiques, qui ont mis en place des mesures de centralisation et des indicateurs de qualité qui ont significativement amélioré le pronostic.

Seuil de 20 chirurgies

En 2016, une tribune du Monde signée par d’éminents chirurgiens alertait sur cette opération « orpheline » et sur la nécessité de centraliser ces opérations dans des centres spécialisés. En effet, aucun seuil du nombre d’interventions par établissement n’était alors exigé pour l’autorisation de pratiquer la chirurgie du cancer de l’ovaire avancé.

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