On ne peut que saluer la décision du gouvernement d’interdire, à compter du 1er juillet, le tabagisme sur les plages, dans les jardins, les parcs publics et à proximité immédiate des écoles. Cependant, bien que positive, cette mesure demeure insuffisante puisqu’elle exclut la cigarette électronique (ou e-cigarette), alors qu’elle devrait l’inclure pour garantir une véritable protection de la santé, en particulier respiratoire, des enfants, quel que soit leur âge.
Les pouvoirs publics et le législateur doivent aller plus loin, en étendant à l’e-cigarette et aux systèmes équivalents (pods, puffs, chauffe-tabac…) le champ de ces restrictions, au moyen de leur interdiction ou d’un encadrement très strict de leur utilisation dans tous les lieux habituellement fréquentés par les enfants. Il en va de leur santé respiratoire et de la protection de leur développement.
Vapoter en présence d’enfants véhicule une image banalisée de l’adulte inhalant des substances addictives, encourage l’imitation et participe à la normalisation de gestes liés à une vraie dépendance ou y ouvrant. Ce qui contrevient aux objectifs même de la prévention primaire en santé publique.
Exposition passive
Sur les plans toxicologique et sanitaire, les e-cigarettes émettent un aérosol contenant des particules fines et ultrafines, souvent accompagnées de nicotine et d’autres substances chimiques agressives dont, c’est un comble, la toxicologie humaine n’a jamais été vraiment évaluée. Ces particules et substances peuvent pénétrer profondément dans le poumon, y séjourner et y exercer un potentiel nocif bien remarqué en clinique humaine. Comme pour la fumée de tabac, il existe aussi une exposition passive de l’enfant au contact du vapoteur. Plusieurs études indiquent que cette exposition peut avoir des effets respiratoires indésirables, notamment sous forme d’asthme, malgré les traitements chez les jeunes enfants.
Des données de plus en plus nombreuses montrent que les sujets jeunes exposés au vapotage dès l’enfance ont plus de chances de devenir eux-mêmes vapoteurs à l’adolescence, et donc, potentiellement, de passer au tabagisme actif. Le cerveau adolescent étant particulièrement vulnérable aux effets, y compris toxiques, de la nicotine, cette exposition précoce représente un risque très important pour leur santé respiratoire future.
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