La consignation des bouteilles ne lui évoquait jusqu’à présent qu’un lointain souvenir d’enfance. « Je me souviens de mes parents qui ramenaient leurs bouteilles chez le détaillant et les déposaient sur de grands plateaux ; et comme j’habite à la frontière belge, où la consigne de bières est ancrée dans les habitudes, le geste m’est resté familier », raconte Guillaume Dumarché, 51 ans. Directeur d’un magasin Super U situé à La Madeleine (Nord), petite commune de l’agglomération lilloise, il s’apprête à tester le retour à grande échelle du réemploi des bouteilles et bocaux en verre, à compter de mai.

L’initiative, dénommée « ReUse », lancée en 2023 par l’éco-organisme privé Citeo, chargé par l’Etat de gérer le recyclage des emballages ménagers, va être expérimentée dans quatre régions de France (Bretagne, Hauts-de-France, Normandie et Pays de la Loire). En tout, mille magasins de huit enseignes différentes, ainsi qu’une cinquantaine d’industriels de l’alimentaire et de la boisson, se sont portés volontaires pour y participer lors de la phase d’activation.

Il faut dire que le contexte réglementaire les presse. En 2020, la France, mauvaise élève de l’Union européenne dans la gestion de ses déchets plastiques, a adopté la loi antigaspillage pour une économie circulaire, visant 20 % de réduction de plastique à usage unique fin 2025, et leur suppression intégrale en 2040. Pour tenir la trajectoire, des objectifs de réduction, de recyclage de la matière, et enfin de réutilisation (réemploi) des emballages, ont été fixés. Mais force est de constater que le retour de cette héritière de l’antique consigne disparue progressivement à partir des années 1950 accuse un sérieux retard.

« Raisonnement circulaire »

Il vous reste 86.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version