Le 8 septembre s’annonce fort comme une réplique parlementaire du 9 juin 2024, jour où Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l’Assemblée nationale, tant il paraît peu probable qu’une majorité, même relative, accorde sa confiance au gouvernement dirigé par François Bayrou. Cela augure un nouveau séisme institutionnel à l’initiative de l’exécutif lui-même, qui risque d’enfoncer encore la France dans la spirale des crises qu’elle traverse.

Jusqu’à présent, les institutions de la Ve République ont tenu bon, au prix considérable d’une utilisation massive de dispositifs constitutionnels censés remédier à des épisodes ponctuels – et non pérennes – de crise, notamment celui prévu par l’article 49, alinéa 3, de la Constitution.

Si toutes ces cordes constitutionnelles peuvent théoriquement encore être employées jusqu’en mai 2027, elles paraissent usées, anachroniques, voire dangereuses, en ce qu’elles ne font qu’accroître le malaise démocratique latent. Faute d’une culture du compromis « à l’allemande », la configuration politique nationale semble figée dans des postures qui rendent le pays difficilement gouvernable. Dans le même temps, un aggiornamento constitutionnel est inenvisageable à court terme.

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En outre, et en dépit des promesses faites depuis presque huit ans d’exercice du pouvoir, le président de la République et le premier ministre auront été incapables d’instaurer la proportionnelle pour l’élection à l’Assemblée nationale, contribuant au discrédit de la parole publique par leur inertie et la discordance entre le discours et les actes.

Fort heureusement, dans sa plasticité, la Constitution de 1958 offre au moins trois outils de respiration démocratique qu’il paraît aujourd’hui opportun d’activer, en tout ou partie, pour tenter de sortir de l’impasse actuelle.

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