
La Corée du Nord a accusé, samedi 22 août, Séoul d’avoir tiré des coups de semonce en direction de ses soldats aux abords de la frontière, qualifiant l’incident de « provocation sérieuse ».
Les faits se sont déroulés mardi alors que des soldats nord-coréens travaillaient à la fermeture permanente de la frontière fortifiée qui divise la péninsule, selon l’agence d’Etat nord-coréenne KCNA citant un communiqué du lieutenant général Ko Jong-chol. Selon ce dernier, les militaires sud-coréens ont tiré plus de dix coups de semonce.
L’armée sud-coréenne a confirmé, samedi, avoir effectué, mardi à 15 heures locales (8 heures à Paris), des tirs de sommation à la frontière en direction de « quelques soldats nord-coréens » ayant brièvement traversé la limite, lors de leurs opérations dans la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux pays. Les militaires nord-coréens se sont retirés dans la foulée, a ajouté l’armée, précisant qu’elle surveillait « de près les mouvements des troupes nord-coréennes ».
Deux pays techniquement encore en guerre
« Il s’agit d’un incident très sérieux qui pourrait inévitablement entraîner la situation à la frontière sud – où un nombre très important de troupes sont stationnées – vers une confrontation jusqu’à une phase incontrôlable », a déclaré le lieutenant général nord-coréen. Vendredi, celui-ci avait prévenu que Pyongyang répondrait à toute interférence à ses efforts de fermeture permanente de la frontière, mettant en garde contre toute « provocation militaire délibérée ».
Les deux Corées restent techniquement en guerre depuis plus de sept décennies, le conflit qui les avait opposées de 1950 à 1953 s’étant achevé par un armistice, et non par un traité de paix. Leurs relations sont au plus bas depuis plusieurs années, après que le Nord a lancé une série de missiles balistiques en violation des sanctions des Nations unies, en 2024.
En avril, l’armée sud-coréenne avait tiré des coups de semonce après une incursion de son côté de la frontière d’une dizaine de soldats nord-coréens, qui avaient battu en retraite. Les troupes nord-coréennes ont fait une série de petites incursions à travers la frontière l’an passé, que Séoul a décrites alors comme étant probablement accidentelles.
Le nouveau président sud-coréen vise une détente des relations
Ces annonces, samedi, ont été diffusées à deux jours d’une visite à Washington du nouveau président sud-coréen, Lee Jae-myung, qui tente d’engager une certaine détente vis-à-vis de Pyongyang.
Lee Jae-myung, arrivé au pouvoir en juin au terme de la longue période de chaos politique provoquée par son prédécesseur Yoon Suk Yeol, a promis de « respecter » le système politique du Nord et de construire « une confiance entre les armées », tout en s’engageant à poursuivre le dialogue sans préconditions, ce qui constitue une rupture avec la politique menée précédemment. Il est attendu samedi pour une visite officielle au Japon et doit se rendre lundi aux Etats-Unis, un allié-clé de Séoul, afind’y rencontrer son homologue américain, Donald Trump, pour des discussions attendues sur le commerce.
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Environ 28 500 soldats américains sont déployés en Corée du Sud pour aider à la protéger de la Corée du Nord. Washington et Séoul ont entamé le 18 août des exercices militaires conjoints qui doivent s’achever le 28 août et sont destinés à préparer les deux pays à contrer de potentielles menaces venant du Nord.
La Corée du Sud a par ailleurs retiré début août les haut-parleurs qui diffusaient de la K-pop et des bulletins d’information à la frontière, l’armée affirmant par la suite que le Nord était en train de faire de même. Ce que l’influente sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, a démenti.