La croissance française a atteint 1,1 % en 2024, comme en 2023, selon les premières estimations publiées jeudi 30 janvier par l’Institut national de la statistique (Insee). C’est bien moins qu’en 2022, où elle avait atteint 2,6 %. Ce résultat, conforme aux prévisions du gouvernement, a pu être atteint grâce aux trois premiers trimestres de l’année, relativement dynamiques, où le produit intérieur brut (PIB) a progressé respectivement de 0,2 %, 0,2 % et 0,4 %. Le dernier trimestre marque une inflexion, avec un PIB qui recule de 0,1 %.
Ce mauvais chiffre est largement redevable, paradoxalement, à l’effet Jeux olympiques, qui ont boosté l’activité économique au troisième trimestre. Sur le plan de la comptabilité nationale, la totalité des retombées en matière de droits télévisés ou de vente de billets ont été intégrées dans l’activité de ce trimestre, ce qui a permis à la consommation des ménages de progresser de 0,6 %. En contraste, le décrochage des trois derniers mois de l’année 2024, qui n’ont pas bénéficié de ce soutien, n’en apparaît donc que plus net.
Sur l’ensemble de l’année, la croissance française ne fait pas si mauvaise figure comparativement à l’Allemagne, l’autre poids lourd de l’Europe, en récession depuis deux ans. Mais cela ne signifie pas que les moteurs de l’économie tournent tous à plein, bien au contraire.
« Le plus inquiétant, c’est la composition de la croissance : la consommation publique – qui représente les salaires des fonctionnaires et le coût de fonctionnement des services publics – contribue pour 0,5 point à la progression d’ensemble, c’est presque la moitié », explique Maxime Darmet, économiste senior au sein d’Allianz Trade. Le commerce extérieur, lui, contribue pour 0,9 point à la croissance totale, mais pas pour de bonnes raisons : l’amélioration du déficit n’est redevable qu’à la forte chute des importations, reflet du faible niveau d’activité dans l’Hexagone.
Timidité de la consommation
Il vous reste 70.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
