Il a changé d’avis. Afin, pense-t-il, d’apaiser les tensions diplomatiques avec Israël. Il est près de 16 heures, mardi 11 novembre, quand Emmanuel Macron tranche en faveur des sociétés israéliennes, oubliant, pour un temps, la doctrine qu’il a lui même édictée un an plus tôt. Hors de question, signifie-t-il à ses troupes, d’appliquer le moindre boycott aux entreprises de l’Etat hébreu inscrites au salon de sûreté et de sécurité intérieure Milipol Paris, qui se doit se tenir, du 18 au 21 novembre, à Villepinte (Seine-Saint-Denis).

Le gouvernement français avait pourtant posé un principe, valable depuis le printemps 2024, visant à bannir des salons, en France, les entreprises israéliennes actives dans la guerre à Gaza. Cette règle avait conduit les autorités françaises à interdire la participation des industriels israéliens au Salon mondial de la défense et de la sécurité, Eurosatory, en juin 2024, à bloquer leur venue au salon Euronaval, en novembre de la même année, et à poser de grands panneaux noirs sur le stand des sociétés israéliennes présentes au Bourget, au printemps. La situation dans l’enclave palestinienne, « moralement inacceptable », impose de marquer « réprobation » et « distance », avait fait valoir, le 16 juin, François Bayrou, alors premier ministre.

Conformément à cette doctrine, huit sociétés israéliennes avaient été informées par un e-mail daté du lundi 10 novembre que, pour faire suite « à une décision de l’Etat français », elles seraient interdites de salon. La participation de ces entreprises « posait problème », a rapporté, mardi, le Times of Israël, sans savoir si l’exclusion évoquée était liée à l’implication de ces entreprises dans les activités israéliennes à Gaza ou en Cisjordanie, où les colons israéliens multiplient les exactions. Les projets d’annexion « partielle ou totale » de ce territoire occupé par Israël, y compris « de facto » par la colonisation, « constituent une ligne rouge à laquelle nous réagirons fortement avec nos partenaires européens s’ils sont mis en œuvre », a prévenu le président français, mardi soir.

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