Après sa mère Gisèle Pelicot, Caroline Darian a décidé mercredi 5 mars de porter plainte contre son père, Dominique Pelicot.
La procédure porte sur « l’administration de substances psychoactives » et sur des « abus sexuels » que son père « a certainement commis sur moi », précise-t-elle.
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Le procès hors norme des viols de Mazan
Une nouvelle procédure contre Dominique Pelicot. Condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir drogué sa femme Gisèle afin de la violer et de la livrer à des dizaines d’inconnus à Mazan, le septuagénaire est désormais poursuivi par sa fille. La plainte de Caroline Darian, déposée mercredi 5 mars, porte sur « l’administration de substances psychoactives » et sur des « abus sexuels » que son père « a certainement commis sur moi », déclare-t-elle dans un entretien à l’AFP. Dans le détail, dix infractions sont mentionnées, notamment celles de « viol et tentative de viol », d' »agressions sexuelles », d' »administration de substance de nature à altérer le discernement pour commettre des viols et/ou des agressions sexuelles » et de « mise en danger d’autrui ».
Pour rappel, lors du procès de Mazan quelques semaines plus tôt, Caroline Darian avait déclaré avoir la certitude d’avoir été la victime de son père après avoir vu des photos d’elle inconsciente, allongée sur un lit dans des sous-vêtements qu’elle ne reconnaît pas.
De son côté, Dominique Pelicot, condamné pour la diffusion de ces images prise à l’insu de sa fille, a toujours nié avoir eu le moindre geste incestueux. « Oui, il a démenti, mais il a menti à plusieurs reprises et refait plusieurs versions de l’histoire durant les deux ans et demi de l’instruction », souligne l’intéressée. « Et on a bien vu dans cette cour criminelle qu’à aucun moment Dominique n’est capable de dire l’entière vérité des faits commis », ajoute-t-elle. « J’ai toujours dit que ce procès n’était pas une fin en soi pour moi et que je voulais vraiment porter plainte, on va attendre de voir la réponse du parquet en espérant qu’il lui donne une suite favorable », rappelle encore la femme.
Un « message à l’intégralité des victimes »
Cette plainte est « un message envoyé à l’intégralité des victimes », affirme Caroline Darian, qui évoque une nouvelle étape pour « espérer » se « reconstruire ». « C’est important pour moi de véhiculer ce message pour que les autres victimes qui ont aussi vécu » la soumission chimique puissent « se dire qu’il y a des choses à faire, il y a des recours et il ne faut jamais lâcher », lance-t-elle encore. Celle qui a multiplié les initiatives, notamment au sein de l’association « M’endors pas », depuis la révélation des agissements de son père estime que « les choses bougent » et veut « croire que cela permettra de mettre en place de vraies initiatives et de vraies pistes d’amélioration pour soutenir les victimes qui en ont véritablement besoin ».
Du côté de Dominique Pelicot, « cette plainte est sans surprise », indique son avocate Me Béatrice Zavarro. En effet, « on pouvait penser » au vu « de la réaction de Mme (Caroline) Pelicot pendant le procès d’Avignon qu’elle continuerait ses investigations, et notamment qu’elle déposerait une plainte ».
