Il y a cinquante ans, le Programme essentiel de vaccination était lancé, marquant le début d’une lutte acharnée contre les maladies évitables par la vaccination. Depuis, les progrès accomplis sont impressionnants. Ils ont abouti à l’éradication de la variole, à une quasi-éradication de la poliomyélite et contribué à une réduction spectaculaire de plus de 70 % de la mortalité infantile.

Selon l’estimation du 1er janvier 2024 de l’OMS, cent trente millions de personnes – mais probablement bien plus – ont survécu grâce à la vaccination. Les vaccins ont à eux seuls augmenté la survie des nourrissons de 30 %. C’est un des plus grands accomplissements de l’humanité.

Dans 21 pays d’ici à 2025, 86 millions de filles seront protégées grâce au vaccin contre le papillomavirus, et l’avènement du vaccin contre le paludisme représente une étape historique dans la lutte contre cette maladie qui tue près d’un demi-million d’enfants chaque année. En seulement cinq décennies, nous sommes passés d’un monde où tous les parents craignaient la perte d’au moins un enfant à un monde où chaque enfant a une chance de vivre.

Les dangers du recul de la couverture vaccinale

Reconnue comme l’une des interventions de santé publique les plus efficaces et les moins coûteuses, la vaccination évite entre 3,5 et 5 millions de décès par an. En prévenant les infections, elle permet aussi aux individus et aux familles de réduire leurs dépenses de santé et contribue à préserver la sécurité sanitaire mondiale. Les années 2020 sont cependant marquées par un grave ralentissement des progrès en matière de vaccination.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Papillomavirus : l’intérêt de vacciner jusqu’à 26 ans pour prévenir le cancer du col de l’utérus débattu

Dans certaines régions, on observe même de véritables reculs en matière de couverture vaccinale. Ces reculs sont principalement attribuables à la pandémie de Covid-19, qui a perturbé les services de santé dans la majorité des pays, mais également à l’intensification des conflits et au ralentissement économique.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Vaccination. Histoire d’un consentement » : succès et polémiques d’une révolution sanitaire

Nous en constatons déjà les conséquences : des résurgences d’épidémies autrefois maîtrisées telles que la rougeole et la polio ; des maladies qui auraient pu être évitées et qui menacent à nouveau la vie des enfants. Si cette tendance persiste, les dégâts se compteront en vies humaines, compromettant ainsi l’une des réussites majeures de ces dernières décennies.

Un besoin de soutien politique de tous les gouvernements

L’année 2024 revêt une importance capitale pour la vaccination, car la reconstitution du fonds GAVI, l’Alliance du vaccin, sera en jeu. Fondée en 2000, GAVI a pour ambition de réduire les inégalités d’accès aux vaccins. Elle mobilise des ressources et encourage les fabricants à baisser leurs prix pour les pays aux revenus les plus faibles, en échange d’une demande importante, prévisible et sur le long terme de ces pays.

Il vous reste 45.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version