Les élections législatives françaises ont illustré le profond clivage qui se creuse au sein de la population sur les questions sociales et environnementales.

Bien que les résultats suggèrent que la justice climatique se maintiendra dans l’agenda parlementaire, jamais le climatoscepticisme n’a été aussi répandu et banalisé dans la politique française. Certains parlementaires et chefs de parti continuent d’afficher leur hostilité aux énergies renouvelables sous la vague notion d’« écologie punitive ». Pendant ce temps, la planète a enregistré son treizième mois le plus chaud d’affilée…

Face à la crise climatique, à la fragilité des ménages à faible revenu face aux coûts de l’énergie, et à sa dépendance aux combustibles fossiles, la France devrait soutenir massivement le développement des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables, la rénovation des bâtiments et l’agroalimentaire végétal. Et, parallèlement, adopter une politique de soutien plus ambitieuse et durable vis-à-vis des ménages en situation de précarité énergétique. Au-delà des aides du type chèque énergie, ces ménages doivent pouvoir se réapproprier l’accès à énergie, en étant par exemple intégrés à des projets citoyens et locaux de production et distribution d’énergie.

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Après tout, la France, dont on connaît la préférence pour le dirigisme étatique en matière d’économie, avait fait preuve de sa capacité à réagir au lendemain du choc pétrolier de 1973. A cette époque, les scientifiques tiraient déjà la sonnette d’alarme sur le changement climatique. Mais ce fut l’augmentation de 70 % du prix du baril de pétrole suite à la guerre du Kippour qui avait motivé la France à parier sur un avenir énergétique indépendant du pétrole.

A peine 1,9 milliard d’euros en 2021

En mars 1974, Henry Kissinger (1923-2023), alors secrétaire d’Etat (ministre des affaires étrangères) des Etats-Unis, écrivait dans un rapport à la CIA : « Les spécialistes de la climatologie et de l’économie s’accordent à dire que le changement climatique est en cours et qu’il a déjà causé des problèmes économiques majeurs dans le monde entier. »

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Le même mois et la même année, le premier ministre français de l’époque, Pierre Messmer (1916-2007), annonçait la construction de treize centrales nucléaires de 1 GW entre 1974 et 1975, pour un coût d’environ 1 milliard de francs chacune (environ 857 millions d’euros d’aujourd’hui). La Cour des comptes [rapport 2012] estime que la construction du parc nucléaire français a été rendue possible par un financement public de 96 milliards d’euros.

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