Le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Nicosie, le 31 juillet 2025.

La France n’acceptera plus sur son territoire de Gazaouis évacués avant les conclusions d’une enquête administrative sur « les failles » ayant permis l’accueil d’une étudiante gazaouie accusée de propos antisémites, a déclaré, vendredi 1er août, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot.

« Aucune opération de ce type, aucune évacuation d’aucune sorte ne se tiendra tant que nous n’aurons pas tiré les conséquences » d’une enquête interne qui a été diligentée « pour faire toute la lumière sur cette affaire », a déclaré Jean-Noël Barrot sur Franceinfo.

La jeune femme de 25 ans, arrivée le 11 juillet en France, devait intégrer Sciences Po Lille à la rentrée. Mais la découverte de publications appelant à tuer les juifs sur ses réseaux sociaux, supprimées depuis, a entraîné sa désinscription, une enquête judiciaire pour apologie du terrorisme et une enquête administrative.

Le ministre a ajouté que « tous les profils qui sont entrés en France vont faire l’objet d’une nouvelle vérification après les failles qui ont conduit ici cette jeune femme, qui n’a pas sa place en France ». Depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste du Hamas, la France a aidé des centaines de personnes, parmi lesquelles des enfants blessés, des journalistes, des étudiants et des artistes, à quitter la bande de Gaza.

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Contrôles défaillants

« Les contrôles sécuritaires qui ont été menés par les services de l’Etat compétents, ainsi que par les autorités israéliennes, n’ont pas permis de détecter ces propos antisémites et inacceptables », a-t-il encore regretté.

Le ministre français a affirmé vendredi que l’étudiante mise en cause « doit quitter le territoire national ». A la question de savoir si elle peut être renvoyée dans la bande de Gaza, en guerre, M. Barrot a répété qu’« elle doit quitter la France et que ça [la question de sa destination] fait partie des discussions qui sont en cours ».

Sollicité par l’AFP, Sciences Po Lille a fait savoir mercredi que « les propos sur les réseaux sociaux de la jeune fille [étaient] confirmés », sans détailler ces propos, expliquant les avoir découverts à la suite d’un reportage diffusé le 28 juillet. La jeune Palestinienne a été désinscrite de l’Institut d’études politiques.

L’établissement avait expliqué avoir « accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem ». L’admission de la jeune femme dans ce prestigieux institut d’enseignement supérieur s’inscrivait dans le cadre d’un programme destiné aux étudiants gazaouis créé il y a un an.

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L’incident a fait largement réagir les dirigeants politiques, jusqu’au gouvernement. Interrogé lors d’un déplacement à Montreuil (Seine-Saint-Denis) jeudi, le premier ministre, François Bayrou, a assuré : « La vigilance sur le profil des personnes admises en France, elle est de tous les instants. » « Est-ce qu’elle peut être améliorée ? Sûrement. Est-ce qu’il peut y avoir sanction lorsqu’il y a des manquements ? A coup sûr », a-t-il estimé.

Le Monde avec AFP

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