Un avion Rafale à Ambala, en Inde, le 10 septembre 2020.

La France va « mobiliser » trois avions Rafale « pour contribuer à la protection de l’espace aérien polonais », a annoncé Emmanuel Macron, jeudi 11 septembre, sur le réseau social X, après l’incursion de drones russes en Pologne.

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« Je m’y étais engagé hier [mercredi] auprès du premier ministre polonais », poursuit le chef de l’Etat français, ajoutant s’être entretenu avec le secrétaire général de l’OTAN et le premier ministre britannique. « La sécurité du continent européen est notre priorité absolue. Nous ne céderons pas face aux intimidations croissantes de la Russie », conclut M. Macron dans son message.

Jugée délibérée par la Pologne et ses alliés mais récusée par la Russie, l’intrusion d’une vingtaine de drones venus du ciel ukrainien et de Biélorussie a suscité une vive émotion en Pologne, qui réclame un renforcement sur son sol des capacités militaires de l’Union européenne et de l’OTAN.

La Pologne a annoncé, jeudi, avoir saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, qui se réunira en urgence vendredi.

« Police du ciel »

En plus de la France, plusieurs alliés de la Pologne ont promis ou proposé d’envoyer des renforts pour « la police du ciel » de l’OTAN. L’Allemagne a ainsi annoncé prolonger sa mission de protection de l’espace aérien polonais de trois mois et doubler le nombre de ses avions de combat. Les Pays-Bas ont décidé d’accélérer la livraison de deux batteries de missiles Patriot, et de déployer des systèmes de défense antiaérienne et antidrones, avec 300 militaires.

La République tchèque va déployer trois hélicoptères Mil Mi-17. Selon Varsovie, les Britanniques vont engager des Eurofighter. La Suède va elle aussi muscler son effort.

L’intrusion des drones dans la nuit de mardi à mercredi est survenue dans un contexte déjà très tendu, à la veille de grandes manœuvres militaires communes russo-biélorusses, baptisées « Zapad 2025 » (« ouest 2025 »). Programmées de vendredi à mardi prochain, elles ont conduit la Pologne à fermer sa frontière avec la Biélorussie à partir de jeudi et à limiter le trafic aérien à ses frontières orientales. La Russie a demandé à Varsovie de « reconsidérer la décision prise [la fermeture de la frontière bélarusse] dans les plus brefs délais », dénonçant des « mesures de confrontation » et une « politique d’escalade des tensions ».

La Lituanie et la Lettonie ont également annoncé des restrictions du trafic aérien à leurs frontières avec la Russie et la Biélorussie.

Avalanche de protestations

Le président polonais, Karol Nawrocki, avait convoqué pour jeudi après-midi une réunion d’un Conseil de la sécurité nationale avec le chef du gouvernement, Donald Tusk, les ministres compétents en matière de sécurité, des responsables du Parlement et tous les partis représentés au parlement.

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A l’issue de la réunion, Donald Tusk a dit vouloir « coopérer étroitement avec l’Ukraine (…) pour construire une barrière antidrones aussi efficace que possible ». « Nous sommes déjà convenus dans les heures à venir d’avoir des discussions concrètes et un échange d’expériences avec la partie ukrainienne », a-t-il précisé.

L’intrusion des drones a provoqué une avalanche de protestations des alliés de la Pologne, de Berlin à Paris, de Washington à Bruxelles. Le Conseil de l’Atlantique Nord, principal organe de décision politique de l’OTAN, a modifié le format de sa réunion hebdomadaire, pour la tenir dans le cadre de l’article 4 du traité constitutif de cette organisation, dont Varsovie a demandé l’activation. Cet article stipule que « les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée ».

La Chine a appelé au « dialogue » et à la « consultation », disant espérer que « toutes les parties concernées résoudront de façon appropriée leurs différends », selon Lin Jian, un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. La Suède et la République tchèque ont indiqué, jeudi soir, avoir convoqué les ambassadeurs russes en poste sur leurs territoires pour protester.

Le Monde avec AFP

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